Une révolution dans le monde de l'animation. Voilà ce qu'est Toy Story et ce que personne ne peut lui enlever. Avec ce film, le monde découvre une toute nouvelle façon de faire de l'animation. L'ordinateur deviendra, avec l'exemple de ce film, l'outil le plus utilisé pour créer des dessisn animés. Réjouissons nous ou pas de cette évolution, (je préfère la 2d, mais il est vrai que les films récents en 3d commencent à être beaux à regarder) mais Toy Story fait définitivement partie de l'histoire de l'art.
À l'époque, l'aspect visuel était une véritable claque. On découvrait qu'un ordinateur, utilisé par des personnes talentueuses, pouvait créer un film entier et pas seulement réhausser quelques scènes. Ce qui est devenu si naturel pour nous, voir des modèles 3d s'animer, était révolutionaire. Rien d'étonnant donc, de voir le triomphe critique du film. Aujourd'hui encore, on croit à cette histoire, mais on ne peut que constater que tout cela a vraiment beaucoup vieilli. De nos jours, les décors paraissent très vides, sans vie, les arbres irréalistes, les humains ressemblent plus à des robots ou des pantins qu'à des humains et quelques pixels bien visibles s'égarent même ici ou là. Le tout paraissant donc particulièrement froid, donnant l'impression que tout est en plastique. Aujourd'hui, "beau" n'est donc plus le mot correct pour décrire cet aspect visuel selon moi. Mais on ne peut pas décemment le lui reprocher. Ce n'est pas de la faute du film s'il a vieilli. Il était très bien pour l'époque. De plus, conscient des limites de la technique pour l'animation et l'apparence des êtres vivants, les animateurs ont décidé de faire très peu apparaître les humains (à part Sid, mais lui, du coup, il fait vraiment bien peur, ce n'est donc pas plus mal.) et de se concentrr sur les jouets qui eux, sont très bien réalisés et animés. Donc même si l'ensemble n'est plus si charmant à regarder cela ne dérange pas outre mesure le spectateur.
Une autre révolution est à situer au niveau du scénario. Là ou tous les studios d'animation américains ont décidé de copier la formule Disney, Pixar qui pourtant est distribué par le géant, s'en éloigne fortement. Bien sur, il reste dans Toy Story de belles valeurs comme le partage, l'amitié et le pardon, mais le reste n'a plus grand chose à voir avec les histoires magiques et aux apparences de contes de Disney. Ici, la part belle est faite aux relations d'amitié entre adultes, aux références cinématographiques que les enfants ne devraient pas connaître et aux personnages plus typés. Partant donc d'un scénario simple, Toy Story tire sa force de son idée de base, celle de rendre les jouets vivants, à faire rêver tous les enfants du monde ; mais aussi et surtout, de la relation entre Woody et Buzz.
Woody, personnage le plus emblématique de la firme avec l'astronaute, est donc un cow-boy en jouet un peu "vintage", qui a l'honneur et le privilège d'être le jouet préféré du petit Andy. Cette place enviée fait également de lui le chef des autres jouets de la chambre. Et toute sa vie s'écroule quand débarque Buzz, jouet de haute technologie lui volant sa place dans le coeur du petit garçon. C'est là que commence cette joute permanente et savoureuse entre deux personnages, possédant tous deux un caractère fort et une grande estime d'eux-mêmes. Joute qui comme chacun sait, finira par évoluer lentement en une amitié indestructible, les deux personnages étant obligés de s'entraider pour survivre. Au cours de ce périple chacun aura l'occasion de se connaître un peu mieux et de comprendre plus l'autre. Et tout finira bien puisque Andy réservera une place égale à chacun. Une autre trouvaille faisant tout le sel de cette histoire très simple est le quiproquo faisant que Buzz, qui n'est qu'un jouet, se prend pour un véritable héros de l'espace, ce qui engendre des scènes savoureuses et des évènements étranges en tout genre. C'est finalement l'astronaute qui évoluera le plus dans le film, du moment ou il se rendra compte qu'il n'est effectivement qu'un jouet. La galerie de personnages est particulièrement réussie, entre M. Patate, Zig-Zag, Bayonne, Rex et tous les autres, amusants et définis. Sid est un méchant intéressant. Seul bémol, la place de la femme, si elle est souvent critiquée chez Disney est ici encore pire car ne se justifiant pas par l'époque. La seule femme de l'histoire est la Bergère, qui ne sait faire que deux choses : séduire et s'inquiéter.
L'humour enfin, est particulièrement réussi, les dialogues et les répliques, reposant beaucoup sur des jeux de mots et des références en tout genre, étant réellement savoureux.
La musique, enfin, n'est pas si enthousiasmante. Enfin, si. La musique est vraiment sumpathique. Mais les chansons... en fait, les chansons sont de mon point de vue particulièrement mal interprétées. À part la première, les autres sont pratoqiement inécoutables.
Bref, Toy Story mérite sa réputation et ses honneurs rien que pour la révolution qu'il fut à l'époque. C'est un film drôle, maîtrisé, aux personnages intéressants et à la thématique inventive. Je ne lui reprocherais surtout, outre les quelques mineurs défauts cités, un manque d'émotions un peu trop présent.