En 1995, un studio alors peu connu du nom de Pixar révolutionne le cinéma d'animation en sortant le premier film entièrement réalisé en images de synthèses. Sous la houlette de John Lasseter, le studio a dû lutter comme un diable pour arriver à ses fins, car co-produit avec Disney, Pixar n'ayant pas à l'époque un budget nécessaire pour réaliser un long-métrage. Au scénario on retrouve toutes les têtes pensantes de Pixar, John Lasseter évidemment, Andrew Stanton , Pete Docter, et Joe Ranft, sans oublier un monsieur peu connu à l'époque du nom de Joss Whedon, venu modifier le script après que celui-ci ait été qualifié de catastrophe par les producteur de la firme aux grandes oreilles. Toy Story raconte l'histoire en apparence simple, mais diablement originale, de jouets qui mènent leurs propres vies dès qu'ils ne sont plus fixés par les yeux humains.
L'histoire s'oriente principalement autour de deux personnages, Woody le cow-boy, jouet préféré d'Andy, un jeune enfant, et Buzz l'éclair, ranger de l'espace nouveau venu parmi la bande de jouets et qui prend la place de Woody dans le cœur d'Andy, ce qui va provoquer un conflit entre les deux. Autour de ces deux héros, plein de personnages secondaires rappelant pour beaucoup les jouets de notre jeunesses brillent grâce au génie de Joss Whedon. Ben oui je me suis déjà masturbé sur sa gestion des personnages dans Age of Ultron, mais là je suis obligé de récidiver, ce mec est un génie, je n'y peux rien. Comme je l'ai dit plus haut, il avait été appelé à la rescousse pour apporter de grosses modifications au script qui était une catastrophe, notamment au niveau de la gestion des personnages, Woody et Buzz étant considérés comme impossibles à apprécier, ils avaient le caractère qu'on leur connaît, mais pas le cœur, et c'est là qu'entre en jeu la plus grosse contribution de Whedon, donner du cœur aux personnages, si Woody et Buzz sont d'aussi grosses icônes aujourd'hui, c'est parce qu'ils sont écrit à la perfection. Le fatalisme de l'un compense la naïveté de l'autre, ce qui fait de Toy Story le parfait buddy movie. Je n'oublie pas la flopée de personnages secondaires cultes, que j'ai délaissé plus haut pour ma branlette quotidienne sur le créateur de Buffy, avec des personnages comme Rex ou Mr Patate, on a une véritable mosaïque de caractères différents qui contribuent à rendre ce film encore plus vivant qu'il ne l'est, la preuve c'est que les jouets sont plus animés que les humains, parti pris à la fois artistique et technique.
La technique justement, à sa sortie Toy Story fut une révolution totale, c'était il y a déjà 20 ans, et pourtant il n'a pas vieilli d'un poil selon moi, en tout cas le Blu-ray montre un parfait travail pour donner l'impression que c'est le cas. Le fait de réaliser le film entièrement en images de synthèse permet aux animateurs de tenter des choses quasiment impossibles autrement, je pense évidemment à ces plans en vue subjective, que ce soit au tout début, avant même que l'on ne découvre que les jouets sont vivants, ce qui rend justement l'utilisation de la vue subjective encore plus intelligente quand on y repense, ainsi que la première fois où Buzz tombe avec panache.
Mais la meilleure attraction du film reste à mes yeux le rollercoaster émotionnel qu'il nous fait subir, toutes les émotions sont mises à contribution lors de son visionnage, ce qu'Inside Out fera à la perfection je l'espère vu que ce sera le thème du film, mais je divague encore, la joie, le film étant riche en humour, impossible de ne pas sourire devant, plaisir multiplié par la nostalgie dans mon cas, ainsi que des répliques cultes que l'on peut ressortir dans n'importe quelles occasions, la peur à de nombreuses reprises, les situations que Buzz et Woody doivent surmonter étant à la fois très difficile pour qu'on s'y intéresse, mais pas trop pour qu'on reste dans le domaine du faisable, ajoutons à ça la colère, la tristesse, le désappointement, la surprise et j'en passe. C'est en cela que Toy Story réussit son plus gros coup de maître, pas seulement en rendant ces jouets vivants, mais en les rendant crédibles en tant qu'êtres doués d'émotions, ce film est plus qu'une performance technique, car si beaucoup de films et de studios tentent de retrouver la virtuosité de Toy Story, peu y arrivent vraiment, car il n'y a pas cette âme, que même Pixar semble avoir du mal à retrouver dernièrement.
Avec Toy Story, Pixar entre directement dans la cour des grands et s'impose directement comme la nouvelle référence du cinéma d'animation, délivrant un film à la fois excellent pour les enfants, mais aussi pour les adultes, chose qui cimente définitivement la qualité d'un film du genre à mes yeux. Ses répliques cultes, ses personnages attachants, sa prouesse technique, ainsi que son caractère intergénérationnel en font un monument du 7ème art.