Situant son intrigue dans une brigade des stups arpentant les ghettos angelinos, Training Day choisit de ne rien dire de la war on drugs, des gangs ou de l'impuissance de la police face aux réseaux mafieux, non. Training Day, c'est deux flics dans une ville qui n'a rien pour elle mais c'est acquis d'avance.
Dans une unité temporelle vraiment bien utilisée, celle du premier jour dans la brigade de la jeune recrue Hoyt, on suit la formation accélérée par le dégueulasse et brutal Alonzo à même la rue, les canapés des indics et les perquisitions hors-la-loi. Le charisme malaisant et infernal de Denzel Washington porte cette entame, utilisant tous les arguments les plus fallacieux possibles pour justifier sa violence, son non-respect de la loi et de l'être humain. Puis, l'intrigue s'emballe et se transforme progressivement en affrontement larvé.
La réalisation d'Antoine Fuqua est assez inégale, efficace dans l'action et écrasante de tension dans les plans de confrontation froide, en voiture par exemple. Parfois c'est plus compliqué, notamment sur les plans sous psychotropes ou sur certains face à face un peu série policière 90s.
Le personnage d'Ethan Hawke a le défaut d'être beaucoup trop manichéen, gentil entouré de symboles christiques, récompensé par le destin et ses bonnes actions. On peut également reprocher le côté un peu trop over the top du final qui dénote un peu.
Un thriller en faux semblant donc, assez surprenant et bien incarné malgré des défauts de démesure.