Pour se mettre dans l'ambiance, je vous conseille de mettre en fond un petit "Robert Miles - Children" des familles.


3ème jour du challenge "1 critique par jour", god, c'est du travail mais qu'est ce que c'est bien. Le film qui m'a été assigné de voir pour ce 3ème jour, c'est Trainspotting. Enfilez votre T-Shirt le plus moulant et court possible, mettez vos lunettes polarisées/fluos, parce qu'on va faire un saut dans les années 90. Oh, et bien sûr, cette critique est certifiée 100% Spoilers.


Résumé du film :


Rent, Sick Boy, Tommy, Begbie et Spud sont une bande de potes vivant dans la capitale irlandaise. A l'exception de Tommy et de Begbie (qui a comme vices l'alcool, la moustache 90s et LA BAGARRE), tous sont recroquevillés dans un squatt où ils se droguent avec plusieurs substances, principalement de l’héroïne. En manque d'argent pour se payer de la DROOOOOOOOOOGUE, ils font de nombreux délits. Mais Rent décide d'arrêter l'héroine, et pour faciliter ce sevrage, il décide d'utiliser des suppositoires à l'opium (dois-je vraiment vous dire comment il les utilise ?) Mais il se rend compte que le sevrage fait revenir son appétit sexuel, alors il se rend en boîte où il rencontre une fille nommée Diane. Ils rentrent chez eux et couchent ensemble. Le lendemain, Rent découvre qu'elle est âgée de 15 ans et ne veut plus la revoir. Diane fait pression sur son âge pour le revoir, menacant de le dénoncer. Pendant ce temps là, au réveil, Spud a un accident de selles, et Tommy découvre que sa sextape conservée dans une boîte à K7 avec une image de football n'est plus là (cassette prise par Rent, croyant que c'est un match de foot). Les 3, horrifiés par leurs expériences d'intégration à la société, décide de se remettre à l’héroïne. Oui les 3, car Tommy s'est fait largué par sa copine, et par désespoir, il teste l’héroïne. Après ce trip, Allison, un fille qui se drogue dans le même squatt qu'eux, crie et on découvre que son bébé est mort. Cela aurait pu les arrêter pour de bon, mais non, la bande continue à se droguer, à guérir le mal par le mal, et à faire des conneries jusqu'au jour où ils se font chopper. Rent s'en sort avec une cure de désintoxication comme objectif, mais Tommy va en taule. Après une rechute, Rent est sur le point de faire une overdose, mais il est sauvé par injection. Ses parents décident de le garder dans sa chambre pour faciliter sa cure. Il vit des moments difficiles, hallucine, voit des choses morbides, culpabilise. Mais après ce long moment, il décide de se mettre sur le droit chemin. Il décroche un job d'agent immobilier, puis un appartement, tout se passe dans le meilleur des mondes. Jusqu'au jour où Begbie refait surface, devenu fugitif après un vol, puis Sick Boy. En ayant marre, il leur file les clés d'une maison qui est à vendre, afin qu'ils y vivent. Croyant être débarassé d'eux, il se trompe. Après l'enterrement de Tommy, mort d'une toxoplasmose, Sick Boy propose d'acheter de l'héroine pour la revendre à un plus gros prix. Ils acceptent et y arrivent. Rent, opportuniste, veut voler le sac en s'enfuyant avec Spud. Spud refuse ayant trop peur de Begbie. Un matin où tout le monde dort, Rent se barre avec l'argent, redemandant à Spud si il veut venir, mais refusant toujours. Il se promet (et nous promet) de faire une vie "normale", avec un job, une maison etc. Fin.


Alors, qu'en ai-je pensé ? Cool, pas mal. Il est bien quoi.


Les personnages sont cools, chacun affublé d'un stéréotype, avec Sick Boy dans le rôle du philosophe poète à deux balles, Begbie dans le rôle du bagarreur, Spud dans le rôle du simplet et Tommy dans le rôle du maladroit gentil et Rent.. ben Rent on ne le sait pas vraiment, c'est quelqu'un qui cherche à savoir qui il est, qui se questionne beaucoup (on le comprend avec sa voix off), comme on cherche à savoir qui il est. Ce qui n'est pas une mauvaise chose d'avoir des personnages stéréotypés (regardez Breakfast Club).


Le ton du film bascule tantôt sur l'humour noir avec des dialogues crus, tantôt sur le drame avec des scènes éprouvantes, basé sur le point de vue de Rents, qui à certain moment rentre carrément dans son cerveau pour explorer ses trips : la scène où il essaye de récupérer les suppos dans les chiottes, la scène où il fait une overdose et compare le taxi au camion hospitalier et la scène d'avant, où il compare un diner dans un resto mondain à sa prise d’héroïne. Si vous aimez ce genres de mise en scène, la retranscription des illusions par rapport à la réalité, je vous conseille de regarder Man Seeking Woman, il n'y a que ça dans cette série.


Au niveau technique, on a une jolie réalisation avec de beaux travelings, un cadre parfait et travaillé, une colorimétrie terne, des décors abîmés, démolis, à l'image des personnages, des plans ésthétiquement très jolis (comme par exemple le plan où Rent ouvre le casier de Spud pour y mettre l'argent, et chaque côté du casier fait un miroir du visage de Rent qui lui est contouré en carré), une soundtrack qui respire les années 90 appartenant aux jeunes marginaux (le mot "underground" me vient en tête, je ne sais pourquoi), mélangeant rock et électro. Une photographie belle et qui sert aux propos et personnages. Puis on en parle des costumes ? Pure gold.


Le film ne traite pas de drogues. Il traite de l'addiction, et jusqu'où il peut aller à nous isoler de nos émotions (scène de la mort du bébé d'Allison qui laisse Rent sans réaction), ou au contraire de nous les montrer à vif (la scène d'hallucinations de Rent dans son lit). Il nous parle aussi des places, des cases dans lesquelles la société décide de nous mettre d'un point de vue catégorique : le film dénonce à plusieurs moments les fausses idées liés à certains genres, où celles qui ont été attribués à ces genres comme la transphobie de Begbie, le dialogue entre les 2 filles et 2 mecs en boîtes etc.



Filles : What are you talking about ?
Garçons : Football. What are you
talking about ?
Filles : Shopping.



Je disais donc, d'un point de vue catégorique, à un point de vue individuel, d'où l'utilisation des stéréotypes qui individualise chaque personnage (du personnage principal au personnage secondaire). Il nous parle aussi de l'insertion dans la vie sociale comme professionnelle (le film parle de jeunes adultes, duh.).


On peut voir ce film comme une simple successions de péripéties, comme un film qui délivre des messages. Mais lesquels ? Je vous avoue, je ne sais pas moi-même. Ça peut être de la sur-interprétation mais j'ai quelques hypothèses de messages liés aux personnages de Rent et de Tommy :


1- Notre sort ne dépend pas de ce que l'on est ? Ça fait beaucoup de merdes pour un gentil garçon. Rent entretient avec Tommy une relation bien plus forte qu'avec les autres personnages. Et pourtant les 2 se séparent peu à peu, l'un se tirant vers le haut et devenant un homme actif dans la société avec un job, et l'autre tombant vers le bas et devenant héroïnomane, devenant séropositif et mourrant de toxoplasmose après avoir contracté une bactérie de la merde d'un chat appartenant à son ex Ça fait beaucoup de merdes pour un personnage peint comme un gentil garçon à la base. 2 tableaux différents que l'on aurait pu échanger au début de l'histoire comme constats de départs de chaque personnage (excepté que Rent n'est pas mort d'une toxoplasmose mais a failli mourir d'une overdose).


2 - Se sortir de la merde..pour rentrer dans une nouvelle ? A la fin du film, il décide d'utiliser son argent sans faire de conneries, en se conformisant à la société, et sa voix off énumère une longue liste des choses qui rentreront dans sa vie après sa "conformisation". Il énumère ce qu'il devra payer et ce qu'il devra avoir pour rentrer dans le moule de la société. Et ça fait un paquet de choses, et l'énumération ne fait qu'accentuer le fait que peu importe où l'on va, on aura pleins de merdes à gérer.


Trainspotting est-il une vision pessimiste de la vie ? Je ne sais pas.


Passons aux + et aux - :


Les + :



  • Une superbe photographie

  • Un scénario et une mise en scène délirante (dans le sens premier du terme)

  • L'accent irlandais d'Ewan McGregor en voix off

  • Des personnages cools

  • Bonne réalisation

  • La soundtrack TU TU TU TU TU TU TU TU


Les - :


...


Cerveau de Galactea : J'ai dit : "les moins" !


Galactea : Mais..j'ai rien trouvé.


Cerveau de Galactea : Ah. Tu penseras à me rappeler de me donner des meilleures lignes de dialogues la prochaine fois.


Galactea : C'est toi qui est censé te rappeler des choses pour moi, moi.


Cerveau de Galactea : Au pire tu termines la critique. Allez, 10, basta.


Galactea : ..9 ?


Cerveau de Galactea : Quoi ? T'as rien trouvé de négatif à dire dessus, et tu mets même pas un 10 ?


Galactea : Ben, je l'ai aimé mais..


Cerveau de Galactea : ..Mais tu veux faire ton critique prout prout "Regardez moi, je mets des 9 à des films parfaits, je suis si critique profe..


Galactea : ..Non c'est pas ce que je veux dire, c'est que j'aime beaucoup la..


Cerveau de Galactea : branlette intellectuelle bla bla bla contemplez ma v..


Galactea :..ma valeur sentimentale passe en premier, voilà. Je l'ai aimé, mais genre, il est bien. Mais je l'ai pas kiffé de ouf comme dirait les djeuns. C'est pas un coup de coeur.


Cerveau de Galactea : Et comment tu comptes t'en justifier ?


Galactea : Je viens de le faire.


Cerveau de Galactea : Mais ça n'a aucun se..


Galactea : Ta gueule ! Eh, t'as déjà entendu cette musique de Robert Miles ?


Galactea met Robert Miles à fond pour que son cerveau ne se focalise plus sur son conflit intérieur.


Voilà, c'est tout, j'ai terminé ma petite critique, j'espère que vous enjoierez la lire comme j'ai enjoyé l'écrire ! A demain pour la critique du jour 4 !

calinchabat
9
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le 16 août 2016

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calinchabat

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