Tremors
6.3
Tremors

Film de Ron Underwood (1990)

S.S. Wilson est assis sur un gros rocher, se demandant qu’est-ce qui l’interdirait de bouger de là. Le synopsis de "Land Shark" est né. Quelques années plus tard, l’ami de notre duo de scénaristes, Ron Underwood, désire réaliser un film avec eux. "Land Shark" ressort des choix proposés. C’est le commencement pour "Tremors" (titre final). Son originalité et sa popularité lui a valu 4 suites ("Tremors 2: Nouvelle menace", "Tremors 3: Retour aux sources", "Tremors 4: Au tout début", "Tremors 5: Liens du sang") sorties directement sur vidéo et DVD, ainsi qu’une série télévisée. Malgré tout ça, la franchise de "Tremors" semble être méconnue par plusieurs personnes. C’est étrange pour moi parce que j’ai suivi l’évolution du monstre depuis que je suis enfant. Mon but avec cette critique, c’est de vous faire découvrir l’univers engendré par ce film.


Tout n’est pas parfait à Perfection, un patelin du Nevada aux États-Unis. Les deux hommes à tout faire Valentine McKee (Kevin Bacon) et Earl Basset (Fred Ward) n’en peuvent plus de faire les petits boulots sans avenir pour les habitants du village. Ils décident donc de quitter cet endroit minable une fois pour toutes. Sur leur route de départ, ils croiseront le corps d’Edgar, mort de déshydratation en haut d’un pylône électrique; celui de Fred et ses brebis, complètement mutilées; et les restes de deux travailleurs de la route. Puisqu’un éboulis a complètement bloqué la route, Perfection est maintenant isolé de tout. Le duo d’amis remarquera que les meurtres se dirigent vers le village. Aidés de Rhonda LeBeck (Finn Carter), une jeune sismologue débrouillarde, les habitants de Perfection devront trouver un moyen de survivre aux attaques éminentes causées par les Graboïds, des monstres souterrains.


Le scénario évoque grandement l’esprit des films d’horreur des années 50. Un petit village est soumis à une invasion d’un monstre quelconque qui tuera tout sur son passage. "Tremors" c’est ça!!! Les scénaristes S.S. Wilson et Brent Maddock ("Coeur circuit 1 et 2") font du vieux avec du neuf, rendant hommage à ces films d’une autre époque et en améliorant la qualité, tout ça dans une époque contemporaine. Le film baigne majoritairement dans l’horreur, ce qui n’empêche pas d’avoir plusieurs moments légers, voire comiques, pour détendre l’atmosphère. Le dosage est très bien calculé pour ne pas rendre les situations humoristiques trop décalées avec le reste du film. Et qu’est-ce qui fait exactement un bon film des années 50??? Le monstre bien entendu! Le Graboïd se démarque du Blob, de la Chose, de Tarantula ou bien des fourmis radioactives géantes dans "Les Monstres attaquent la ville !". Suivant la suite logique, les concepteurs décident de faire du Graboïd un gigantesque ver de plusieurs mètres de long, à apparence phallique. N’ayant aucun oeil pour voir, le monstre ne se fit qu’à son oreille pour attaquer. Son origine demeure floue et la majorité du temps, nous ne le voyons pas. De ce fait, il est intéressant de constater que pendant les 20 premières minutes, nous ne voyons jamais le monstre. Nous avons droit de voir quelques attaques furtives, mais les morts sont faits hors du champs de la caméra, démontrant que la menace est bien présente, mais invisible. Cela accroit considérablement la tension du film. Ce n’est qu’après 30 minutes que Ron Underwood montre finalement le Graboïd dans toute sa splendeur.


Pour un film ayant peu de budgets, "Tremors" impressionne par ses techniques visuelles et effets spéciaux. Pour certains cas, on se demande encore comment ils ont procédé. Une de mes scènes favorites est celle avec la femme du docteur. Cette dernière s’enferme dans une voiture pour échapper aux créatures. C’est alors que la voiture commence à s’enfoncer dans le sol. Malheureusement, on ne voit pas la voiture s’enfoncer au complet, faute de moyen technique, mais le choix du montage et des points de vues de la caméra laisse suggérer la même chose. L’effet voulu est là et c’est ça l’important! Il est également intéressant de voir la manière dont le monstre peut être suggéré dans les plans où nous ne le voyons pas. La plupart du temps, il est représenté par un nuage de poussière qui se déplace dans l’air. D’autres fois, une bosse se déplace sous la terre. À quelques occasions, nous sommes en caméra subjective, montrant ainsi le point de vue du Graboïd. Mais quand on voit finalement le monstre, il est remarquable de constater que ce dernier est très réaliste et fluide dans ses mouvements. On croirait presque qu’il existe pour de vrai.


Quoi de mieux que de regarder un film quand les personnages sont vrais et approfondis? Dès la première scène du film, nous remarquons toute la complicité entre Val et Earl. C’est dans les petites subtilités et détails que ça se remarque. Le fait que Earl a un briquet et qu’il cherche les cigarettes, et que Val a des cigarettes et cherche le briquet. Le fait que les deux jouent à roche/papier/ciseaux pour savoir qui va faire le déjeuner. Le fait que les deux s’envoient constamment des petits commentaires pour agacer l’autre. Cette première scène évoque parfaitement une amitié de longue date entre les deux personnages et on aura ce sentiment durant tout le long du film à travers les différents événements qu’ils vont rencontrer. Les deux font littéralement la paire. C’est un plaisir pour nous spectateur, de s’identifier à ce duo coloré et attachant aux dialogues croustillants.


Ces personnages trouvent leurs forces grâce aux acteurs qui les personnifient. Dans le rôle de Valentine, nous trouvons un Kevin Bacon ("Vendredi 13", "L'Homme sans ombre") en pleine forme, prenant sans difficulté le rôle principal. Earl est campé par Fred Ward ("L'Évadé d'Alcatraz", "L'Agent fait la farce 33⅓"), acteur méconnu, mais qui joue son rôle à la perfection. Des deux amis, c’est le plus comique et réaliste. Il est là pour conseiller Valentine dans ses choix, et de faire de lui quelqu’un de responsable. L’élément féminin est personnifié par Finn Carter (Rhonda, la sismologue). Son intelligence et sa connaissance guideront nos héros afin de mieux connaître leurs adversaires souterrains. Parmi les autres vedettes présentes dans la distribution, notons la présence de Michael Gross ("Family Ties") qui joue le rôle d’un spécialiste de la survie, maniaque des armes et de la guerre. Lui et sa femme, jouée par la chanteuse country Reba McEntire, en surprendront plus d’un. Nous avons également la chance de voir Victor Wong ("3 Ninjas", "Prince des ténèbres") en propriétaire de dépanneur et la jeune Ariana Richards qu’on remarquera davantage quelques années plus tard dans "Le Parc Jurassique" 1 et 2 de Steven Spielberg.


Je ne pourrais pas parler de "Tremors" sans mentionner l’excellente composition musicale d’Ernest Troost. Sans que le film fasse partie de ce genre, la musique du film à une petite touche western très agréable à écouter. Elle dégage une ambiance chaleureuse et entrainante reflétant l’idée que Perfection est un endroit plaisant à vivre. De plus, avec la magnifique photographie d’Alexander Gruszynski et de ces décors de sables et de montagnes, et une scène où nos deux protagonistes font du cheval pratiquement habillés en cowboy, il est inévitable de penser que le film emprunte légèrement au style western. Ce n’est pas sans parler des nombreuses chansons country que nous entendons tout le long du film. Bref, il n’est pas du tout surprenant que "Tremors 4: Au tout début" emprunte ce genre puisqu’on ressent les premiers balbutiements dès le premier film de la série.


Selon moi, "Tremors" est devenu un classique dès sa sortie au cinéma. Ses personnages attachants, son monstre original et le divertissement que j’ai eu lors du visionnement, fait que le film mérite une note parfaite. De plus, "Tremors" a su développer un univers bien à lui qui lui a valu ses suites. C’est à vous de voir si vous voulez continuer l’aventure ou pas. Moi je vous le conseille fortement!

Créée

le 17 oct. 2016

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VHS_Guy

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