Triangle est vraiment une excellente surprise dans le genre mind-film façon Inception ou Sixième Sens (de ceux qui vous poussent à revoir le film pour bien tout comprendre et pour mettre un point final aux questions laissées sans réponse).

Si la première moitié du film est peu engageante, démarrant par une croisière en voilier bien peu anxiogène (une tempête, une avarie, la rencontre avec un paquebot de croisière abandonné) et se poursuivant par une sorte de slasher -très- low-cost (plombé par une quasi-absence de tension ou de frayeur... le tout étant à peine rattrapé par un léger soupçon de mystère). Mais c'est au moment où l'on croit que tout s'achève mollement (un coup d'oeil à votre montre vous annonçant néanmoins un twist évident à venir sauf accident industriel... même pour un éventuel moyen métrage) que le film prend toute son envergure et emmène le spectateur dans une autre dimension.

Sans trop spoiler, les scénaristes basculent en effet ensuite dans un film de science-fiction (teintée de slasher) à la sauce Un Jour sans Fin où le spectateur se rend compte brutalement du piège dans lequel il est grossièrement tombé. Bien sûr, comme dans tout film qui fonctionne sur le principe du scénario en boucle perpétuelle sur fond de paradoxe spatio-temporel, on traquera ça et là quelques incohérences ou quelques comportements de l'héroïne qui paraissent totalement absurdes a posteriori... mais ce serait oublier que dans ce genre de film "à tiroirs", les scénaristes, impératifs "grand public" obligent, se sentent obligés de laisser au premier passage de gros indices bien gras pour les spectateurs les moins éveillés (et/ou les moins patients), comme autant de pattes de chien mouillé venues saloper sans scrupule aucun une moquettes fraîchement shampouinée et pourtant si délicatement entretenue.

Ces petits désagréments ne viennent néanmoins pas diluer le plaisir du spectateur qui, à l'image de celui observant une oeuvre impressionniste à 30 centimètres et se rendant compte qu'elle ne prend tout son sens qu'avec le recul nécessaire, se rend compte que chaque plan anodin de la première partie prend tout d'un coup toute son importance dans le dispositif scénaristique.

L'épilogue du film est tout aussi brillante et vient boucler la boucle en prenant le spectateur totalement au dépourvu... mais éveillant en lui l'envie irrépressible de revoir immédiatement le film depuis le début. Un signe qui ne trompe jamais sur l'efficacité d'un film. Un gros coup de coeur que je ne peux que fortement recommander.
marchiavel
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le 4 avr. 2012

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marchiavel

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