Bon, de l'avis général sur ce site, ce film est une bouse (même pour ceux qui mettent une bonne note au Cercle des poètes disparus... un comble !) Ce qui était aussi l'avis des critiques au moment de sa sortie. Et pourtant le film rencontrait un grand succès, ce qui a excité ma curiosité. J'ai donc entrepris de le voir, m'attendant donc à une sacrée daube. Mais, surprise, si c'en est une, elle est délicieuse. Des personnages rafraichissants : une héroïne presque quelconque, peu de maquillage, des cernes sous les yeux, un amoureux aux attributs mâles clairement présents, qui, contrairement à tout ce qu'on voit dans la culture populaire, n'a pas juste en tête de se taper la gonzesse, qui n'est d'ailleurs pas si bonasse que ça. Qu'il soit un vampire se justifie totalement, tentant d'aller au-delà de son désir, de son appétit, de ses pulsions. Ce qui devrait être la règle éducative numéro 1 pour les garçons, et qui nous éviterait prostituées et femmes voilées. Parce qu'on s'est tapé des siècles où c'était aux femmes de retenir leurs pulsions sexuelles, il est bon de rappeler que l'homme n'est pas qu'un prédateur, et qu'il est aussi capable de contrôle sur lui-même. Il s'agit de ça. Une envie de ça de la part de filles et de femmes, que je trouve très encourageante. Hélas, peu d'hommes et de garçons pour apprécier cette histoire d'amour et de désir raisonné... Pourtant, sous son air simplet, elle serait un très bon support pédagogique en cours de SVT. Edward n'est pas le seul à devoir prendre ses responsabilités, Bella doit également prendre la mesure de ce qu'est l'acte sexuel qui, pour une femme, peut être à la fois un acte de vie et de mort. Dans une société qui incite à la consommation sexuelle, sans respect de l'autre qui n'est qu'objet, relever l'acte sexuel entre un homme et une femme à son degré de gravité intrinsèque me paraît nécessaire. Et j'écris ceci en étant convaincue du bienfait que sont méthodes contraceptives en tous genres et avortement. Mais comme pour beaucoup d'autres outils que nous avons à disposition, nous manquons encore terriblement de maturité pour les utiliser au mieux afin qu'ils servent finalement à nous rendre meilleurs.


Ma plus grande réserve quant à ce film serait d'avoir mis en scène, pour la millième fois dans un film US, un seul personnage noir, et allez donc, côté "méchant", et ça, ça me gonfle franchement. Si le reste de la saga tend au contraire à célébrer l'union des différences, on retrouve ce trait un peu louche aussi dans le dernier volet où, si on peut voir des métis dans le "bon" camp, le Noir plus foncé reste dans le clan des "mauvais". Ce n'est pas très clair, puisque le film se place tout de même du côté des Indiens, mais le doute m'empêche d'être totalement enthousiaste. J'aimerais ne plus avoir à détecter ce genre de choses, parasitiques au possible.

Melchiora
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le 14 sept. 2015

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