Bof, pas mal mais sans plus... Voilà un peu ce que l'on a envie de dire en sortant du film.
Un peu plus tard, réflexion faite, on affine et on en vient à la conclusion suivante : voilà un film qu'il faut être bien français pour le voir, comme dirait Alain Chabat. Et oui, il n'échappe pas au mystère du cinéma français : pourquoi faire un chouette film quand on peut faire un film avec rien ?
Pour faire court : dynamisme 0, esthétique visuelle et/ou musicale 0, intrépidité et originalité des mouvements de caméra 0, plus-value due à la photographie 0, rebondissements scénaristiques et puissance émotionnelle 0. Ben oui, c'est un film français, je vous l'avais dit ! Il faut suivre, aussi...
Mais ce film est, au moins pour sa première moitié, sauvé par son sujet et par les acteurs très convaincants - voire même presque charismatiques - qui assurent parfaitement leurs répliques et jouent juste. Le vieillissement des personnages est lui aussi tout à fait crédible et fonctionne très bien. On regrettera l'inertie totale du film dans son ensemble, sûrement voulue, mais un peu pénible à voir jusqu'au bout, très présente dans la deuxième moitié, centrée sur la vie personnelle du personnage principal et ses déboires familiaux et amicaux.
En gros, saluons la volonté du projet et le fait de l'avoir mené à son terme, la justesse du propos et de la reconstitution du milieu facho à l'écran, et les acteurs. Le scénario est assez peu élaboré et très classique, mais fait le minimum syndical. On regrettera franchement le manque d'esthétisme artistique dans la réal, la photographie et le montage. Par contre, on chiera clairement sur les médias et les censeurs qui voient de la polémique là où ça les arrange, car ce film ne prête absolument pas le flanc à cette critique : il est violent et parfois un peu bête, car les fachos sont violents et franchement cons, il est triste car quand on vient de ce milieu le retour à l'humanité est dur et ça fait mal, et non, il n'en fait aucune apologie, la haine de l'autre c'est de la merde pour les abrutis sans éducation qui s'auto-détruisent, c'est très clair et c'est très bien comme ça.