La vie et le destin d'un Skinhead des années 80 qui deviendra vigile, puis membre de la sécurité du FN, épousera rapidement une lepeniste qui lui donnera un enfant qu'il ne pourra jamais voir, avant de se reprendre en main et de refaire sa vie. Mais sans doute trop tard. Car le film se clôt aujourd'hui, et seul devant sa tv, après avoir enterré sa mère tout seul, notre homme est consterné quand il voit la foule haineuse de la Manif pour tous. Et abattu lorsqu'il reconnait parmi les manifestants son ex-femme et sa propre fille... Le film de Diastème est une bonne surprise, c'est plutôt réussi et inspiré. Toute la partie Skinhead est bien documentée, hyper dense et violente. Les types passent leur temps à se battre, contre des punks, des arabes, des redskins, peu importe, mais ils ne vivent que par la bagarre, le conflit permanent, et cette dépendance à la violence qui agit comme une drogue est très bien montrée. La suite est touchante aussi, le comédien incarne bien la rédemption, même si on ne le voit pas assez vieillir, c'est plutôt réussi. Un bémol sur le montage, qui fonctionne par séquences, gros blocs de temps, et qui n'est pas toujours très clair. Disons qu'il m'a fallu un moment pour comprendre la narration du film, je me suis longtemps demandé si le film était raconté de façon linéaire ou s'il procédait par flashes back.