John Nash, un brillant et énigmatique mathématicien, intègre une prestigieuse école scientifique. L’occasion pour lui de se faire connaitre pour très vite intégrer les bureaux du Pentagone en tant que décrypteur. Sous couvert de confidentialité il cherche donc des messages dissimulés parmi d’autres pour aider l’Armée à gagner la guerre. Il devra cependant en payer les conséquences, tant psychique que physique car très vite sa sécurité et celle de sa famille sont en danger.

Malgré cette mise en bouche, ne vous y trompez pas, A Beautiful Mind n’est pas un thriller, c’est la biographie d’un homme, de ses problèmes et de ses passions, de ses amours et de ses pertes… Un homme dont la fragilité mentale va engranger une série d’évènements inattendus.

Les émotions sont décuplées par une réalisation qui se veut grandiloquentes et fortes en émotions. On passe alors du rire aux larmes en quelques scènes ce qui devient vite déstabilisant car arythmique. Musiques grandioses, grandes et belles phrases et grand sentiments, qui pourtant n’ont pas lieux d’être, décrédibilise le film. En effet, la musique en fait toujours trop, sortant l’orchestre symphonique pour soutenir le moindre moment mélo-dramatique initialement dépourvu d’émotions.

Une réalisation somme toute classique, n’apportant jamais rien de surprenant. Le scénario, quand à lui est intéressant mais, étant mal mis en image, perd toute sa dynamique et son intérêt. Le film se noie alors dans l’observation, souvent sans intérêt, de la vie de cet homme. Ce n’est alors que lorsque tout ces éléments sont mis en relation, dans le dénouement, que le film prend sa valeur. La narration, bourrée d’omission se justifie alors pour laisser apparaître l’élément fondateur du film, la spécificité de ce personnage. Au final, le film se découpe en deux partie. La première heure présente l’histoire avec une conventionalité atterrante, sans grand intérêt, que se soit pour la construction de l’histoire ou de sa justification. Heureusement, la deuxième heure sonne l’arrivée d’un soupçon d’intérêt pour le film, la théorie se précise et laisse alors se dévoiler une fin toute à fait inattendue.

Voici donc une histoire intéressante mais totalement ridiculisé par une réalisation bien trop classique pour en supporté les ambitions. L’exemple parfait des dialogues qui, même dans les moments de démences, de joies ou de tristesses restent bien trop écrits et lissés pour sembler crédibles. Ajoutez-y un jeu d’acteur ridicule, mis à par la prestation intéressante de Russell Crowe, qui finit par plomber le tout. Au final, A Beautiful Mind nous propose des éléments certes intéressants mais bien trop proprement et sagement mis en scène pour résonner avec toute leur valeur initiale. On en ressort donc déçu, déçu car habitué à mieux dans le cinéma contemporain. Je ne peux en dire plus sans finir par évoquer l’élément fondateur du film, se qui fait son intérêt et justifie son existence. Sachez seulement que les apparences peuvent être trompeuses et qu’un tel film doit se regarder en entier ou bien ne pas être vu. A vous de choisir.
SlimGus
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le 1 nov. 2012

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Gaylord G

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