Un film noir sous un soleil de plomb

Un homme est passé est un film très appréciable malgré une histoire un peu tirée par les cheveux. En effet, ce qu'on retient avant tout de ce long métrage de John Sturges, ce sont les acteurs et l'atmosphère (le cadre du film notamment).

Le casting est magnifique, que des gueules: Spencer Tracy, Robert Ryan, Lee Marvin et Walter Brennan (le fameux second rôle de bon nombre de grands westerns: La rivière rouge et Rio Bravo par exemple). Tous ces acteurs ont des fortes personnalités. Ils ont des gueules qui ne passent pas inaperçues et tant mieux, ils offrent au film un charisme, une rugosité... Leur affrontement n'en est que plus musclé et tendu.

Le cadre: c'est l'Ouest américain comme on le voit rarement. Ici, il n'est pas terre de western mais une terre où des salauds se planquent. C'est un terrain aride, vide de tout intérêt où le pire a été commis. C'est un espace violé.

Enfin, l'atmosphère. John Sturges ménage de longs silences, de longs plans, des séquences dialoguées longues également et pourtant le film est court. Tout cela concourt à créer une atmosphère des plus tendues. On sent la violence qui est prête à bondir. Le film est toutefois relativement calme mais il y a une tension à couper au couteau. Et c'est cela qu'il faut saluer !

Voilà ce qu'on retient de ce beau film noir, tourné sous un soleil de plomb.