Qu'y a-t-il de pire que de revivre en boucle une très mauvaise journée ? C'est sans aucune explication qu'Un Jour sans Fin entraîne Bill Murray dans un tourbillon invraisemblable à l'ambiance légère.


C'est ce que j'aime avec ce film : son côté décomplexé, avec des personnages ordinaires et une progression simple, une histoire cohérente avec de nombreux éléments facilement identifiables. Il ne justifie aucunement le phénomène abordé, puisque ce n'est qu'un prétexte pour faire un film léger et drôle. En bref, tout dans Un Jour sans Fin est conçu pour rendre le film abordable et amusant pour tout type de public.


Son histoire gravite autour d'un personnage principal très froid mais transparent pour le spectateur, et il passera par diverses phases afin d'exploiter au maximum la faille temporelle dans laquelle il s'est engouffré.



Même dans une journée aussi longue que celle-ci, même dans une vie de répétition sans fin, il y a toujours de la place pour des possibilités.
Personnage de Phil, scénario original de Danny Rubin



L'évolution psychologique du personnage constitue pour le film un socle solide, et c'est précisément ce qui le fait dépasser le genre de la comédie. Certes sans trop de subtilité, Un Jour sans Fin prône des valeurs d'ouverture d'esprit, d'écoute, de tolérance, d'intérêt pour l'autre, que notre personnage cynique parviendra à acquérir, car à cause de la routine déprimante qu'il doit subir, il est forcé de se forger une certaine sagesse.


Cherchant d'abord le conflit et la répression à l'autorité, le personnage de Bill Murray se lassera bien vite de son pouvoir ; il traverse alors une dure période où, ne trouvant aucun réconfort dans son entourage, il se suicide à plusieurs reprises. Il en réchappe et trouve un épanouissement dans les passions qu'il se découvre et dans les personnes qu'il voit au quotidien, qui s'avèrent être moins insignifiantes qu'au premier abord. Ce qu'il a vécu durant cette journée, ce n'est ni plus ni moins qu'une vie, d'où le fait que l'on puisse si aisément s'y identifier.


Le cycle qui se répète pour Bill Murray représenterait finalement les périodes difficiles de la vie où l'on se retrouve sans espoir. Le film ne tombe pas alors dans le cliché du message bête sur la tolérance et l'écoute, mais prône ces valeurs d'une manière plus touchante et justifiée.


Malgré ses quelques longueurs, Un Jour sans Fin est un film qui se laisse facilement regarder, dont on ressort avec le sourire, et qu'il est toujours bon de revoir de temps à autre. Un film sans trop de prétentions, mais tout de même bien ficelé.

Monsieur_Cintre
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le 31 mars 2021

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Monsieur_Cintre

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