Aujourd'hui c'est le 2 Février. C'est la chandeleur (vive les crêpes !) mais c'est aussi pour les américains du nord, le jour de la marmotte, et donc le jour où je regarde : Un jour sans fin. Voilà un film que j'avais beaucoup aimé quand il est sorti en 1993, et pour lequel mon opinion n'a fait que s'améliorer au fur et à mesure que le temps passait, et que je le re-regardais. Logique, quelque part c'est un peu la thématique du film.
Dans Un jour sans fin, le jour de la marmotte pour une traduction plus littérale, Bill Murray, qui joue un présentateur météo cynique et antipathique, se retrouve coincé dans un bled paumé à revivre encore et encore (et encore et encore) le même jour tous les jours.
Non, il ne devient pas employé de bureau, il se retrouve coincé dans une boucle temporelle, mais c'est très similaire. Qui plus est, il est coincé dans une petite ville de l’Amérique profonde, plutôt campagnarde, où il dort dans une pension à la déco très surannée.
Quand j'ai vu ce film, pas longtemps après sa sortie, ce mécanisme de boucle temporelle est vraiment ce qui m'a plu. Mais, tout comme le personnage de Bill Murray, je ne peux pas dire que j'étais séduit par les décors. J'étais parfaitement capable de comprendre ce qu'il pouvait ressentir à se retrouver bloqué dans un tel endroit. Le même évènement mais à New York, Chicago ou Paris c'est une perspective bien plus excitante. Et puis avec le temps, les goûts changent et tout comme Phil (le protagoniste), je me laisse prendre au charme de Punxsutawney, jouée dans le film par la ville de Woodstock. Alors bon, je n'envisagerais pas d'y passer des années, je reste un citadin avant tout, mais je comprends mieux le charme de ce genre de petite ville, calme, agréable sans doute pour y passer un week-end de repos. Surtout sous la neige, ça améliore beaucoup de choses la neige.
Il y a cette idée dans ce film que la routine permettrait, si on se met dans le bon état d'esprit, de trouver le temps de s'améliorer. Ce jour sans fin colle parfaitement à un environnement calme, où on a l'impression que la routine ne demande qu'à s'installer, car qu'est-ce qui pourrait arriver dans une petite ville où le truc le plus excitant qui arrive dans l'année c'est de regarder si une marmotte aperçoit ou pas son ombre un matin d'hiver.
Il y a un fort message philosophique dans ce film. Le fait que la boucle temporelle pousse Phil à se transformer lui et non à "résoudre" la situation en trouvant une solution est un élément clef. C'est sans doute également la raison pour laquelle il n'y a pas d'explication à la boucle temporelle. Il n'y a même pas de recherche d'explication, sans aucun doute de façon volontaire pour ne pas détourner l'attention du message. Tous les progrès que Phil fait sont possibles parce qu'il a tout d'abord fait la paix avec lui même et sa situation et qu'il se tourne vers les autres, non dans un but égoïste, mais vraiment pour leur apporter quelque chose.
Au delà donc d'un simple mécanisme intéressant, ce film se révèle à travers ce message vraiment positif. Il n'est pas parfait, bien sûr, et l'on pourrait trouver à redire sur son manque de subtilité dans certaines scènes, sur l'évolution du cameraman de l'équipe météo qui se voit forcer d'endosser le rôle de "méchant" parce qu'il faut offrir un contraste à Phil. C'est parfois maladroit, pas toujours logique. Mais je prends un tel plaisir renouvelé à chaque visionnage à me laisser gagner par l’atmosphère magique du jour de la marmotte que je préfère laisser ces petits défauts de coté et simplement apprécier. Ça aussi ça fait parti du message du film : le bonheur est parfois dans l'indulgence et la naïveté.
(Gros) Extrait de la critique faite sur mon blog.