Comme tous les films cultes, "Un jour sans fin" possède ce truc magique qui fait qu'on a beau le connaître par coeur, on prend un plaisir fou à le revoir, presque à le redécouvrir. L'idée de base est appétissante (revivre une même journée à l'infini), encore faut-il tenir la distance. Une entreprise admirablement menée à bien même si, au départ, c'est loin d'être gagné. Franchement, qui voudrait être coincé en Pennsylvanie en plein hiver pour le "jour de la marmotte" ?
Mais en donnant à chaque retour un nouveau sens, en ouvrant le champ des possibilités d'action au-delà de ce qu'on aurait pu imaginer, Harold Ramis se régale et nous avec lui. La répétition devient transformation, et même progression, à l'image du personnage principal qui doit arrêter d'être un gros con pour sortir de la boucle (ressort typique de la comédie US mais bon, ça passe). Ajoutez-y un soupçon de romantisme avec la conquête de la belle (Andy MacDowell avant ses pubs L'Oréal) et tous les ingrédients sont dans la marmotte... euh la marmite. Et puis qui de mieux que Bill Murray pour donner à la fois épaisseur et finesse à ce héros multicartes ? Chapeau l'artiste (cartes, chapeau, tout ça... enfin regardez le film) car on ne voit pas le temps passer. C'est le cas de le dire !
La contrainte spatio-temporelle, voilà sans doute l'élément-clé. Une sorte de mix entre "The Truman Show" et "Retour vers le Futur", pour ne citer que deux exemples du genre. Une fois immergé dans ce contexte, on découvre que le 2 février à Punxsutawney, c'est vachement plus excitant que ce qu'on croyait. En tout cas, malgré son ambiance bien datée Nineties, le film reste indémodable. Comme Bill, on voudrait explorer toutes les pistes avant de tout effacer et de tout recommencer à six heures pétantes. Faire tantôt les pires bêtises, juste pour le fun, tantôt les plus grandes prouesses, histoire d'épater la galerie. Et se servir de chaque expérience, réussie ou non, pour atteindre le but ultime qu'on s'est fixé avant de reprendre une vie normale. Bref, un parfait condensé de ce que devrait être le cinéma chaque fois que l'écran s'allume. Encore et encore...

Libaber
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le 10 août 2014

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