Deux films en un. Au sens propre comme au figuré.
Difficile de vraiment juger ce film qui est un plaisir de gosse de la part des deux dingos Tarantino et Rodriguez. On connaît l'amour de la série B (et Z) pour ces deux bonhommes et ce film en est donc volontairement une.
Les trois premiers quarts d'heure sont très sympas, dans la veine d'un "Reservoir Dogs" ou "Pulp Fiction". C'est rythmé malgré un manque de péripéties et d'une certaine richesse mais on ne s'ennuie pas.
Mais comment décrire la second partie dans ce bar infesté de vampires ? Pour moi, c'est un ratage. Ca a beau être assez fun, cela fait tourner le film dans une tout autre direction. Un peu comme si on ne s'y attendait pas du tout, et que le film lui-même ait décidé de faire une pause dans un bar avant de reprendre sa route vers une meilleure deuxième partie. Ici, accident de parcours. Cette histoire de vampires sans complexe est lourde et presque ridicule. Rodriguez n'a jamais été un aigle en mise en scène mais a toujours su garder un certain style de gaminerie plaisante. Ca ne marche qu'à moitié ici.
A force de vouloir jouer la série B-Z, "Une nuit en enfer" en devient vraiment une. Compliment ? Non, car il ne faut pas oublier que la série B des petits cinémas n'a jamais volé plus haut que quand elle ne quittait pas son petit cinéma de quartier. Ici, elle s'envole mais retombe misérablement.
"Une nuit en enfer", film grand public et assumé, mais raté. Reste tout de même un petit plaisir de cinéphile ainsi qu'une excellente troupe d'acteurs.