Une nuit en enfer (From dusk till down si t'as la classe), c'est le genre de film qui ne laisse pas indifférent quelle qu'en soit l'appréciation.
On démarre donc très fort avec une réalisation plus tarantinesque qu'un film de Tarantino. Tout y est : des guns, du sang, de la violence vulgarisée au travers de dialogues du quotidien, des gangsters attachants, et même Tarantino. L'appréciation de la première partie du film passera bien sûr par cette minutie qui est propre à notre cher Quentin. Et c'est bien par cette minutie qu'on percevra tout du moins une implication assumée de Tarantino dans la direction de Rodriguez, qui reste le réalisateur officiel de la totalité du film.
Fin de la première moitié : "lâche toi mec, j'ai plus rien à dire"
Sur la seconde partie on change totalement de registre. Le film vient non seulement nous perdre dans notre confusion en modifiant totalement son propos, mais il en va de même avec la réalisation et la direction d'acteurs, pour nous plonger dans une production quasi nanardesque garnie d'action putassière maladroite. On en viendra presque à regretter la finesse à laquelle on vient d'avoir droit pendant presque une heure. Et on la regretterait certainement si le principe même de l'oeuvre ne résidait pas dans cette coupure pour le moins surprenante.
On pourra toujours aborder le long métrage comme une compilation de deux oeuvres de qualités bien distinctes. Ou alors on pourra y voir un hymne à la liberté du réalisateur et la totale possession de son oeuvre. Réalisateur qui, plutôt que de chercher à répondre aux attentes d'un public, décidera carrément de ne pas répondre à celles qu'il a lui-même suscité dans la première partie de son oeuvre. Et ça c'est burné.
Une nuit en enfer sera ainsi perçu par mon humble personne comme l'exemple parfait, ou l'exception parfaite, qui permettra de sortir le cinéma hollywoodien d'un statut de produit de consommation, pour lui rendre celui de 7ème art.
Mais là je pars carrément trop loin frère.