Très apprécié à la Berlinale où celui-ci a reçu un prix prestigieux, je ne serais probablement pas aussi enthousiaste, même si cette « Valse dans les allées » a indéniablement des atouts pour séduire. Elle sait d'ailleurs s'y prendre pour nous mettre tout de suite dans le bain, cette manière de présenter le lieu de l'action sans aucun commentaire, « uniquement » portée par le sublime
« Beau Danube bleu »,
c'est vraiment une très belle idée, aussi délicieuse qu'aérienne. Le reste sera un peu plus terre-à-terre, donnant un peu trop souvent une impression télévisuelle, l'équilibre entre gravité des conditions de travail et légèreté de ton concernant l'histoire d'amour (du moins au début) n'étant pas toujours évident, même s'il tient en définitive pas mal la distance.
Ce qui m'agace un peu (et ce constat pourrait prendre en compte 80% des films actuels), c'est parfois cette incapacité à trancher dans le vif tant le résultat apparaît parfois longuet voire légèrement ennuyeux : je pense qu'il y avait moyen d'enlever vingt bonnes minutes sans aucun souci. Maintenant, il serait injuste d'écrire que le film n'est pas sans charme : ce ton décalé, collant bien à des personnages ayant parfois du mal à échanger, à se faire la place qu'ils souhaiteraient, joliment interprétés par le trio Franz Rogowski - Sandra Hüller - Peter Kurth.
Surtout, Thomas Stuber exploite merveilleusement son décor auquel on devient très rapidement familier, faisant de cette grande surface un protagoniste à part entière, semblant presque guider l'action de chacun et gardant, presque jusqu'au bout, une part de mystère. Pas d'extase pour une œuvre où je ne suis pas forcément le spectateur auquel on s'adresse en priorité, souffrant de quelques longueurs hélas très à la mode, mais se détournant d'un trop grand misérabilisme social sans pour autant l'ignorer : le faisant simplement avec plus d'habileté. Touchant, à défaut d'être enthousiasmant.