Alors là, si je m'attendais à ça !
Quatrième épisode d'une franchise forgée pour les Yakayo (Yannick Dahan über ales), Universal Soldier: Day of Reckoning est un pur ovni. Comment peut-on passer d'un 3ème volet absolument fade, sans saveur à un 4ème épisode maîtrisé et divertissant à souhait ? Et bien c'est simple, il n'y en a aucune.
Réalisé par un tâcheron, fils de tâcheron, l'intrigue nous entraine dans l'esprit amnésique, de Scott Adkins, torturé par un Jean-Claude Van Damme en chef de guerre. Tout le film est aspergé d'un pessimisme malsain, où la noirceur s'engouffre de plus en plus au fil de l'histoire. L'introduction met tout de suite dans l'ambiance. Elle est hallucinante en terme de singularité. Filmé à la première personne, on y voit le massacre de la famille du personnage principal. Rien n'est caché, tout est cru, violent et d'une froideur implacable.
De plus les références sont variées et maîtrisées. Cela va du cinéma de Winding Refn (trilogie Pusher) au cinéma de Coppola (Apocalypse Now). En effet, il est impossible de ne pas reconnaître dans le personnage de Van Damme le brin de folie quasi mystique que possédait en son temps Marlon Brando dans le rôle du Colonel Kurtz. Il faut également signaler, et ce sans aucun aspect ironique, de la parfaite cohésion des acteurs. Scott Adkins, musclé jusqu'au bout des doigts, montre avec classe ses qualités athlétiques (à défaut de ses qualités d'acteurs, qui pour une série B, reste pour ma part secondaire).
Un DTV complètement osé mais qui n’échappe pas à plusieurs défauts. Le scénario tient dans un mouchoir de poche. Il y a un problème de rythme aussi. Mais on ne peut qu'apprécier ce film où les combats sont nombreux et parfaitement chorégraphié. Enfin, la bande son nous plonge à bras ouvert dans cet univers poisseux où visiblement l'espoir n'est pas permis.
Un vrai divertissement hors-normes, aux antipodes des productions DTV actuelles où la gaudriolerie est bien mise en avant. Cet Universal Soldier: Day of Reckoning ne laisse pas indifférent tellement la claque est grande et je me demande encore, comment les producteurs ont osés faire ça. Il est également drôle de signaler que l'on à affaire à la même équipe qui a produit et réalisée le 3, qui était d'une dégueulasserie incomparable.
Surprenant du début jusqu'à la fin. Viscérale. Glauque, ce Day of Reckoning semble être le point d'orgue à cet franchise, qui visiblement n'était pas destiné à produire ce genre de sous chef d'oeuvre.
Wesh Morray