Les figurants se révoltent

Les inspecteurs Christopher Danson et P.K. Highsmith sont les deux meilleurs flics de New York, des héros de films d'action que rien n'arrête, ne laissant que des miettes aux autres policiers, de toute manière béats devant leur audace et leur répartie. Qui mieux que Dwayne Johnson et Samuel L. Jackson pour incarner ces Very Good Cops ?

Et puis, au cours d'une poursuite, aveuglés par leur égo, ils décident de sauter depuis un immeuble jusqu'au trottoir. Splatch. Le colérique Terry Hoitz y voit une chance de faire ses preuves, mais pour cela il va devoir entraîner avec lui Allen Gamble, plus proche du bureaucrate servile que de l'homme d'action. Le petit teigneux Mark Wahlberg et le grand tout mou Will Ferrell sont donc les personnages principaux de ce film qui veulent passer au premier rang.

Comédie policière assez plaisante, Very bad cops est un divertissement pur jus, mais dont on se souvient surtout pour les scènes « over the top » des deux inspecteurs. L'écart de personnalité entre les deux autres, « the others guys», est d'abord rebutant, entre la boule de nerfs et le placide, tous deux agaçants à leur manière. Il faudra un peu de temps au spectateur pour croire en eux, le film lui avançant à marche un peu trop forcée pour montrer qu'ils vont devenir les meilleurs amis du monde.

Alors qu'Adam McKay connaît parfaitement bien Will Ferrell, ce n'est que leur quatrième film ensemble après tout, il est dommage que ce nouveau long-métrage entre eux n'ait pas l'éclat qu'avait pu avoir La légende de Ron Burgondy ou même Frangins malgré eux. Ou Good cop, baby cop, un court-métrage dont la douce folie aurait pu contaminer ce film. Ces « très mauvais policiers » peinent à exister sur la pellicule, malgré un film qui, globalement, se laisse suivre sans trop d'efforts.

Cependant, dans la carrière d'Adam McKay, ce film marque un tournant, puisqu'il aborde la spéculation financière, véritable sujet de l'enquête de nos deux héros, abordée de front dans un générique très incisif, malgré un traitement mollasson dans le film et peut-être même lâche. Le sujet lui tenant à coeur, il réalisera The Big Short : Le Casse du siècle, en 2015 qui remportera l'Oscar du meilleur scénario adapté.