Pour les adeptes de réveil difficile à Bangkok...
« Very Bad Trip 2 » est sorti en salle le vingt-cinq mai dernier. Il doit son existence à l'immense succès connu par son prédécesseur intitulé « Very Bad Trip » datant de 2009. J'étais allé voir ce premier opus. Je garde le souvenir d'un moment agréable et très divertissant. C'est pourquoi je suis allé découvrir la suite des aventures de nos amis dans cette nouvelle production. Elle est une nouvelle fois réalisée par Todd Phillips à qui on doit entre autre « Date Limite » ou « Starsky et Hutch ».Le film est d'une durée relativement courte. En effet, l'histoire s'écoule durant 1 heure 40.
Cette fois-ci, c'est au tour de Stu de se marier. Sa ravissante fiancée est d'origine thaïlandaise. C'est donc en Asie que s'officialisera leur union. Evidemment, ses amis sont du voyage pour assister à l'événement. Afin d'éviter tous les risques, Stu refuse que soit organisé un enterrement de vie de garçon. Il concède uniquement une bière sur la plage autour d'un feu. Mais alors comment expliquer qu'ils se réveillent dans un hôtel pourri de Bangkok sans aucun souvenir de ce qui les a amenés là ? De plus, où est passé Teddy, le jeune frère de la fiancée de Stu ?
L'esprit du film ne cherche pas à tromper son public. En effet, les recettes sont les mêmes que celles utilisées dans le premier opus. Un groupe d'ami a vécu une nuit pleine d'excès et d'aventures. Le lendemain matin, il ne se rappelle plus rien et surtout ils ont perdu l'un d'entre eux. Leur mission est donc d'essayer de remonter le fil de leur nuit afin de retrouver le membre de la meute égaré. Le schéma est donc pleinement prévisible. D'ailleurs cet aspect est pleinement assumé car le côté « déjà vu » est exploité dans le scénario. Les héros se servent de leurs « expériences passées » pour organiser leur recherche. De plus, l'impression de revivre leur expérience passée déclenchent chez certains une crise d'angoisse et de panique.
La réussite du premier opus résidait dans l'absence totale de temps mort de la narration. Une fois qu'ils s'étaient réveillés dans une chambre d'hôtel à Vegas, ils n'ont jamais eu le temps de souffler. Ce phénomène se transmettait au spectateur et faisait qu'on était pris avec eux dans ce tourbillon. Ce sentiment est bien moindre dans le deuxième film. Je trouve que la transition entre les scènes intenses est mal gérée. Il y a des temps morts qui saccadent un petit peu le rythme de la trame. Cela nous laisse le temps de récupérer entre deux moments forts et je trouve que c'est dommage.
La sortie du film n'a pas été accompagnée par des critiques très élogieuses. Dans un premier temps, on lui reproche de trop ressembler à son prédécesseur. Je trouve cela injustifié dans le sens où cela fait partie de la loi du genre. Le spectateur de « Very Bad Trip 2 » veut quelque part retrouver ce qu'il a aimé dans « Very Bad Trip ». Dans un second temps, on critique le film sur le fait qu'il a repoussé les limites du mauvais goût et du trash. Là-encore, je trouve que ce n'est pas là que réside la faiblesse du film. L'humour très crade et très lourd peut être très drôle à la condition qu'il soit bien utilisé et bien dosé. C'est davantage à ce niveau-là que le bât blesse. Les temps morts entre les gags font qu'on a l'impression que le scénariste nous met quelque chose de très crade pour relancer le spectateur. Ce qui dans le premier opus n'était qu'une succession ininterrompue de moments cultes et drôles est devenu parfois dans « Very Bad Trip » des moments parfois « too much ».
Malgré tout, je trouve le film plutôt sympathique. Je ne me suis pas ennuyé et ai souvent ri. Par contre, j'ai trouvé le film moins original et surprenant que le précédent. C'est peut-être irrémédiable quand on est le numéro deux. Mais une des richesses du film réside dans la sympathie que dégagent les différents acteurs. On les retrouve avec grand plaisir. On prend plaisir à rire de leurs aventures, on les soutient dans les épreuves qui ne manquent de se succéder durant leur séjour thaïlandais. Pour conclure, « Very Bad Trip 2 » plaira aux adeptes du genre. Il n'atteint pas la qualité du premier mais reste un moment plutôt agréable. Mon seul regret est que je pense qu'un petit peu de travail supplémentaire aurait pu faire de cet opus à Bangkok l'égal de celui de Vegas...