Adam McKay lorgne du côté de Michael Moore et c'est peu dire. Si son biopic est intelligent et et mordant à souhait, il est vendu au spectateur comme une vérité qui ne saurait être contredite. Alors oui, Dick Cheney est un enfoiré de première, oui l'administration Bush est une épouvantable machine de guerre exportant la démocratie comme on vend des donuts mais a force d'empiler les effets de montage spectaculaire et les "parait-il que ce jour-là", Adam Mckay finit par alourdir un film déjà bien chargé.
Je suis sans doute sévère avec Vice car j'en attendais bien plus. Et il y a beaucoup de bonnes choses. Christian Bale évidemment, qui a effectué un travail de recherche et de d'attitudes ahurissant. 28 kilos parce qu'il le vaut bien... Les comédiens sont tous bons mais la vraie star c'est Amy Adams alias Lynne Cheney, une femme d'une cruauté et d'une soif de pouvoir absolu, sorte de féministe new-age à tendance destructrice. Le film a un côté flippant, savoir qu'un tel homme a eu tant de pouvoir et de leviers à disposition, un gros homme inculte et grossier mais un vrai génie de l'intrigue. Tous les coups sont permis et l'absurdité de certaines situations pourtant avérées glace le sang.
Vice est une satyre tapageuse, trop voyante mais drôle, corrosive et nécessaire. Du politico-kitsch. Du grand Christian Bale. De l'immense Amy Adams.