J'aime Videodrome bien que daté visuellement, le film torturé et tortueux de Cronenberg était visionnaire en ce qui concerne le pouvoir controversé et parfois malsain de certaines images, à l'époque de la cassette vidéo et de quelques chaînes télé nationales (1982) le message n'était pas tout à fait clair. Aujourd'hui le film sonne comme un brûlot sur notre surconsommation d'images: internet est la boite de Pandore: on y trouve de tout, surtout du sexe triste et de la violence verbale et graphique. Max (James Woods) cherche des images choc pour faire de l'audience facile, il se retrouve mêlé à un complot obscur qui vise à anéantir notre perception de la réalité pour mieux nous contrôler et ce par le biais d'un programme télévisé extrême: Videodrome. Le film au fur et à mesure que l'intrigue se déroule devient de plus en plus opaque: le montage est étrange, les dernières minutes comme déconnectées du reste font de l'oeuvre un objet intriguant. Le professeur O'Blivion ("oubli" en anglais) a t-il été victime de ce Videodrome ? rien n'est moins sûr et cette étrange Nikki Brand - superbe Debbie "Blondie" Harry - en robe rouge sang et au goût prononcé pour le masochisme existe t-elle vraiment ou n'est elle simplement qu'une projection mentale de Max? Le film soulève beaucoup de questions, égare le spectateur... à la fin on se demande si le "héros" en magnétoscope humain n'a pas toujours été la marionnette d'une puissance quelconque comme celle des images.