D'avance, désolé pour cette introduction qui tire un peu vers le pathos, mais tout le propos du film est là. Au delà de l'univers typique du réalisateur, ce court-métrage enchante parce qu'il invite tout simplement à la tolérance, à accepter les différences et la personnalité de chacun. Oui, bien que cela paraisse incompréhensible aux yeux de certains, il y a sur cette Terre des personnalités "décalées", attirées par les choses sombres de l'existence, sans que cela soit forcément volontaire. On les regarde du coin de l'oeil, on s'en méfie, on en a peur, on les trouve anormaux, comme si ces gens étaient dangereux. Pour les moralisateurs, ils flirtent avec des choses étranges, des univers dérangeants... Pas de doute, ils sont fous, il faut les chasser, les empêcher de nuire ! C'est toute l'histoire de Vincent, avec sa tête d'épouvantail ; celle de Burton aussi, certainement, et de tous ces gens un peu zarb' qui préfèreraient vivre dans leurs rêves lugubres, plutôt que dans une réalité qui les culpabilise, car ils ne s'y sentent pas à leur place. D'ailleurs, au milieu de ces six minutes, le pire moment est sans doute celui où la mère du héros le houspille et l'exhorte à aller jouer dehors comme un enfant "normal", cassant ses innocents délires fantasmagoriques.
Bon, sinon, rassurez-vous, ce film n'est pas triste non plus : il y a quelques moments assez drôles, cyniques, et une certaine poésie. Un bon prélude à "Edward aux Mains d'Argent", en fait.