Voice from the stone: un travail de la métamorphose

Ce film d'Eric D.Howell nous plonge dans la Toscane des années 50 où l'on trouve une Emilia Clarke bilingue en charge d'enfants en difficultés. L'histoire se passe majoritairement entre Verena (Emilia Clarke), Jake (Edward Dring) qui se terre dans un silence de pierre depuis le décès de sa mère, et Klaus (Marton Csokas) son père qui cherche tant bien que mal à se reconstruire.


L'ambiance n'est pas sans rappeler la maîtrise des environnements d'Hitchcock. Nous sommes dans un huis-clos où la pierre se tient en personnage entier, édifiant le monde dans lequel le personnage évolue et apportant un contexte plus qu'important. L'esthétique du film est intéressante, les plans sont mis en parallèle, à mesure que l'espace est réduit, la temporalité s'effile, à tel point qu'il est parfois difficile de savoir quid du présent, du passé ou de l'hypothèse. La confusion est tout de même maîtrisée, nous ne sommes jamais totalement perdus. Il existe une ligne conductrice qui n'est pas sans nous rappeler Rebecca (A. Hitchcock) ou encore Les Autres (A. Amenàbar). Entre absence et présence, le doute s'installe et la force se tient parfois dans ce qui est suggéré.


A mesure que le film évolue, on retrouve un jeu certain entre ce qui se passe réellement et ce qui aurait pu se passer. En bons amateurs de films à suspens, l'on saisit tout de même ce qui peut être réel et ce qui sera plus tard révélé comme n'ayant jamais existé. Malgré tout, cette absence se manifeste par une présence permanente, qui nous trouble et nous suit. Le questionnement se fait sentir. Qu'est-ce qui est réellement entrain de se passer? Que puis-je comprendre de ce que je vois? Ce qui est certain, c'est que le film est en soit une énorme source de questionnement et de réflexion.


L'identité est réellement ce qui est au coeur de ce film. La manière dont notre identité est forgée par notre milieu et par nos rapports aux autres. Verena évolue à mesure que le film avance. Entre Nurse et Mère, la frontière s'effrite chaque fois un peu plus. Les relations instaurées à la fois avec le père et avec le fils détournent Verena de ce qu'elle était à son arrivée. Ce qui manifeste ce changement d'identité d'un point de vue matériel, c'est le changement de vêtements. Sa garde robe évolue, ne lui appartient plus, pour au final devenir totalement sienne. La pierre brute, initiale, se retrouve modifiée, modelée, sculptée, pour mettre à jour la beauté qui se tenait en son coeur.

Axel_vrsc
7
Écrit par

Créée

le 21 sept. 2017

Critique lue 3.5K fois

1 j'aime

Axel_vrsc

Écrit par

Critique lue 3.5K fois

1

D'autres avis sur Voice from the Stone

Voice from the Stone
Plume231
4

"Rebecca" dans "The Others" et "The Innocents" !!!

On pense beaucoup à Daphne du Maurier, en particulier à Rebecca (au chef d'oeuvre d'Hitchcock aussi bien sûr !!!) et à My Cousin Rachel (ce dernier ne serait-ce que pour le cadre toscan vers le début...

le 1 mai 2017

7 j'aime

Voice from the Stone
Margauxdgn
3

Une histoire lente et mal exploitée.

( Attention. Spoil dans cette critique ). Après environ 1h30 de visionnage, je suis un peu troublée par ce film. L'histoire de base n'était pas inintéressante, toutefois, j'estime qu'elle a été très...

le 10 déc. 2017

1 j'aime

3

Voice from the Stone
Stormtrooper62
4

A quel genre de film sommes nous confronté ?

Tout n'est que confusion et ne sait pas trop où on veut nous emmener,ni mème déterminer précisément à quel genre appartient ce film (horreur,dramatique ou thriller ?). L’idée de départ peut être...

le 28 nov. 2017

1 j'aime

1