Le MMORPG le plus populaire a enfin son adaptation ciné. 100 millions de fans attendaient avec impatience ce Warcraft : Le commencement, 1er film se déroulant sur les terres d'Azeroth. Brouillon, visuellement très laid, cette genèse n'a vraiment pas grand-chose pour plaire. Les joueurs du jeu s'en conteront, peut-être, quant aux autres....


Le pacifique royaume d'Azeroth doit faire face est au bord de la guerre alors que sa civilisation doit faire face à une redoutable race d’envahisseurs: des guerriers Orcs fuyant leur monde moribond pour en coloniser un autre...


Une malédiction pour les adaptations de jeux vidéo ? Il est vrai que toutes les licences passées du joystick au grand écran étaient plus proche du navet que du chef d'oeuvre cinématographique. Resident Evil, Mortal Kombat ou encore Super Mario Bros font partie de cette catégorie que l'on regarde plus pour se moquer de la catastrophe qu'ils engendrent plutôt que pour leurs qualités. Pourtant, Warcraft : Le commencement aurait pu conjurer ce triste sort.



Pas de l'Orque en barre



Passé d'abord dans les mains de Sam Raimi, c'est finalement Duncan Jone qui hérite du projet Warcraft : Le commencement. Un choix qui donnait l'eau à la bouche tant le réalisateur avait surpris son monde avec Moon puis Source Code, deux films de SF de bonnes factures. Surtout, il était convaincu qu'un grand film tiré d'un jeu vidéo verrait le jour : "C'est grâce à la combinaison entre un grand scénariste, un réalisateur inspiré et le propriétaire de la franchise prêt à donner suffisamment de liberté pour valoriser au mieux sa licence qu'un tel film pourra voir le jour". En clair, tout ce qui manque à Warcraft : Le commencement, qui ne parvient pas à dépasser le stade de nanar.


Warcraft : Le commencement plonge le spectateur au début des affrontements entre Orques et humains. Si les adeptes sont en terrain connu, les non-initiés, eux, sont parachutés dans cet univers sans en comprendre les enjeux. La faute à une histoire qui tourne en rond et qui oublie de donner de la consistance à ses personnages. A force de se faire trimbaler dans ce vaste monde, du campement des Orques à Hurlevent, des différents villages au repère du Gardien, on comprend tout juste que les protagonistes ont un passé plus ou moins pénible mais rien n'est fait pour développer leurs antagonismes, d'où la furieuse impression de perdre son temps. L'interprétation des acteurs n'aide pas beaucoup non plus à se sentir concerné tant le jeu ou les dialogues sonnent faux et creux.



Un commencement sans suite ?



Mais c'est surtout au niveau esthétique que Warcraft : Le commencement touche le fond mais creuse encore. Les effets spéciaux sont entre le passable et le décollement de rétine, donnant au film un visuel kitsch qui ne supportera pas le poids des années. Plus que la modélisation des Orques en motion capture, ce sont les tenues des Humains qui semblent sortir des plus mauvaises productions d'heroic-fantasy. Mention spéciale à l'armure du roi Llane (Dominic Cooper), mélange de Chevaliers du Zodiaque et du Monde de Narnia. Quant aux décors, ils font toc, le spectateur sentant à chaque plan l'utilisation du fond vert. Dommage car, quand on voit le résultat époustouflant du récent Livre de la Jungle, il est difficilement pardonnable d'offrir au spectateur un résultat final digne d'une cinématique de jeux-vidéo. La mise en scène de Duncan Jones, hélas, ne sauve pas les meubles. Les scènes de batailles sont brouillonnes, mal découpées et le reste insipide. Les 160 millions de dollars alloués au film semblent brûler les doigts du fils de David Bowie qui devait être, à n'en pas douter, "under pressure" devant tant de moyens.


Nul du début à la fin, Warcraft : le commencement ne rompt pas la malédiction des navets adaptés de jeux-vidéo. Mise en scène calamiteuse, effets-spéciaux décevants et scénario rasoir, les non-initiés passeront vite leur chemin devant tant de défauts affligeants. Les fans pourront peut-être se consoler devant les clins d'oeil que leur offre le film, à en croire les quelques rires dans la salle. Croisons les doigts pour que ce commencement soit le début de la fin.

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le 26 mai 2016

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