Je fais plaisir à mon acolyte (je lui ai infligé le dernier X-Men, c'est donnant-donnant), mais je ne suis pas dupe quand à mon désintérêt le plus total pour une franchise que je ne connais pas, dans un genre qui ne me sied guère et avec un scénario que je sais d'avance navrant ; la seule lueur d'espoir m'étant soufflé par le rôle de Duncan Jones en maître des opérations.
La première partie est vraiment, vraiment très difficile ; pour le néophyte il faut donc s'accrocher. Non pas que l'univers soit compliqué mais le sens de la narration n'est clairement pas une priorité. Le but est de faire plaisir aux fans, frustrés de dix ans de négociations pour arriver à faire le film. Si je ne suis pas une fana du Seigneur des Anneaux, au moins Peter Jackson savait réunir tout le monde sur l’œuvre difficile de Tolkien pour la faire entrer dans la culture populaire, en contextualisant une narration fluide, limpide et épique. Warcraft n'a malheureusement rien capté de cette essence et
je ne suis pas sur que le film va remporter les suffrages.
Par moment j'y voyait un nanar, pour ne pas dire un téléfilm, avec un très gros budget qui se faisait plaisir sans penser à écrire un scénario solide. Tout est convenu d'avance et n'aide pas à entrer dans la bataille. Même si au bout d'un moment on s'y fait, manque de mieux.
L'absence de casting connu est en soit un parti pris que je respecte mais vu le bâclage en règle il aurait peut-être mieux valu quelques têtes d'affiche pour mieux cerner le contexte. Je reconnais aisément que quand on adhère pas à l’heroic-fantasy il est difficile de se forger une opinion positive, croyez-le ou non mais même en y allant, j'espérais trouver quelque chose de bon dans Warcraft, qui me ferait mentir quand à mes préjugés. Parce que je crois en Duncan Jones malgré qu'il soit le dernier arrivé, malgré la machine qui le dépasse et malgré la pression des producteurs. On ne peut pas aisément dire qu'on retrouve sa filmographie dans ce film, de même qu'on sent le brouillon passé de mains en mains ; peut-être se fait-il plaisir quelque part, mais c'est oublier la horde de spectateur qui attend un film et non pas une fan-fiction.
Mon acolyte, plus familier de Blizzard, me glisse à l'oreille que la charte graphique est respectée et qu'on retrouve l'univers du jeu vidéo mais il se sent autant dépassé que moi par ce commencement. Aussi n'est-il pas dangereux, après les mésaventures pour faire ce film, d'orienter une fin qui sonne clairement le glas d'une suite ? Oubliant encore une fois le spectateur débutant qui attend sagement de voir une œuvre de cinéma plus qu'une adaptation sommaire d'un jeu vidéo à succès, mais qui excusez du peu date un peu.