Damien Chazelle filme "Whiplash" comme s'il s'agissait là d'une compétition sportive où seule la performance compte.
Au-delà du fait que le montage accouche de quelque chose d'incohérent pour ce qui est du son et des images (lorsque l'on fait un film qui contient pour 50% des scènes de percussions il faut s'attendre à ce que des percussionnistes visionnent ce même film et tiquent sévèrement devant des coups de cymbales qui sont visuellement présents mais pourtant absents à l'écoute), Chazelle livre ici un film qui laisse un goût amer dans la bouche, mais dont le propos est finalement bien résumé par la phrase affichée sur l'un des murs de la chambre d'Andrew : "If you don’t have ability, you wind up playing in a rock band". Un furoncle suffisant et dédaigneux qui n'a malheureusement plus rien à voir avec le monde de la musique...
On pourra toujours saluer le jeu des acteurs (effectivement excellent) ainsi que la bande-son (plus qu'excellente) ; mais sincèrement, si vous regardez ce film pour sa bande-son, autant vous refaire tous les standards de jazz, au moins vous éviterez les vociférations du "mélo-mégalo" Terrence Flencher qui finalement couvre toute la mélodie. Et nul doute que le jeune Andrew Neiman suivra le même chemin que ce dernier...