La création est la seule forme de lutte
Dès le début du film, nous sommes happés par la confrontation musicale entre Andrew, qui voue une réelle passion pour la batterie, et Fletcher, un professeur de jazz émérite. Ce dernier ne souhaite qu'une chose : faire sortir du rang des élèves sages et frileux un élève et l'élever au rang de génie insoumis de la musique quitte à user d'une autorité cruelle mais, selon lui, bienfaisante.
Et autant dire qu'au début, cette confrontation est loin d'être gagnée par Andrew. Fletcher ne lui voue que mépris mais n'est pas indifférent à cet élève dont il sent que seul la musique compte.
Le duel entre ces deux protagonistes est captivant. Le charisme de J.K. Simmons n'y est pas étranger et les gros plans sur Andrew jouant de la batterie sont sublimés.
C'est un duel défavorable à Andrew. Pour le gagner, il faut défier l'autorité, chose que très peu de personnes savent faire, et ce, quel que soit le secteur dans lequel nous sommes impliqués.
Le paroxysme de cette confrontation est atteint lorsque Andrew, malgré moult blessures, arrive sur scène pour assouvir sa passion, passion contrariée sans cesse tout au long du film par Fletcher.
La musique englobe ce film, le cajole et apaise les douleurs des deux duettistes qui, éreintés, livre un épilogue épique à ce duel poignant, violent mais, au final, salvateur pour la musique.