Quand l’apprentissage de la musique devient un parcours dangereux ou un jeu de massacre.
Nous ne sommes pas dans un conservatoire mais dans une base militaire, le Chef d’Orchestre est un sergent sadique, il jette son dévolu sur sa nouvelle recrue, le jeune soldat Neyman, nommé à la batterie.
Il semble vouloir le pousser à bout pour en tirer le meilleur, l’humilier, le brimer, le mettre plus bas que terre pour enfin récolter les fruits de son labeur.
Un bon scénario basé sur la relation du maître et de l’élève, un peu extrême parfois mais le rythme est bon et on est emporté par la musique.
L’acharnement du jeune Neyman est palpable, c’est une performance époustouflante de Miles Teller. La relève du cinéma américain est en marche et Teller en fait partie. Il n’est pas forcément séduisant mais il a déjà une volonté et une justesse de jeu incroyables. Il va envahir l’écran avec le son et l’image, sa détermination est sans limite, il porte le film.
J.K. Simmons est l’autre moitié de ce film puissant, il explose son quota de haine, crache son venin de répétition en répétition, abuse de son pouvoir tel un gradé mégalo. Jusqu’au bout on se demande si sa démarche est sincère car la manipulation de son élève va prendre une drôle de tournure. Mais la fin justifie les moyens et on termine avec le bénéfice du doute. Un rôle en or, où Simmons jubile et fait preuve de son talent.
Damien Chazelle est un jeune réalisateur scénariste surdoué, son premier film bouscule l’ordre des choses, il donne une allure particulière à la catégorie Drame/Musical, c’est inhabituel et ça fait vraiment la différence.