Plus convaincue par le discours philosophique dissimulé entre les lignes que par le scénario et les personnages. La place du loup-garou nous est présentée comme la principale problématique du monde dans lequel vivent les protagonistes et on nous montre bien à quel point nous sommes des loups pour nos semblables. Les londoniens pourchassent une bête qui massacre des innocents uniquement pendant les soirs de pleine lune et quand ils se trouvent face à elle, sous sa forme la plus humaine, ils ferment les yeux et oublient son statut de victime d'une malédiction. Tout ce qui a été amené autour de cette problématique est très intéressant. Le film est fort de son ambiance et de son contexte et nous montre une très belle photographie. Le loup-garou semble être une fidèle représentation de son prédécesseur de 1941 mais la transformation a quelques points noirs (je pense notamment à ce gros plan sur son œil qui faisait plus penser à un plan de jeu vidéo que de cinéma).
En ce qui concerne les acteurs, Benicio Del Toro passe son temps à faire la gueule et quand il abandonne son masque de mélancolie pour narguer un Elrond déguisé en inspecteur londonien, on croirait presque voir le Sherlock Holmes de Guy Ritchie, incarné par Robert Downey Jr. Hopkins, en revanche, est très bon et Blunt amène un peu de fraîcheur à tout ça. Le scénario est tout simple, pas très recherché et si on commence à trouver le temps long, on peut s'amuser à deviner ce qui va se passer après tant certains événements sont prévisibles.
En conclusion, on passe un bon moment si on est un tant soit peu sensible au monde et à son époque mais je doute que ça plaise à ceux qui en demandent un peu plus du scénario et des acteurs.