The Wolverine est sorti dans les salles françaises le vingt-quatre juillet dernier sous le titre Wolverine : le combat de l’immortel. Il s’agit d’un des événements de l’année tant le mutant incarné par Hugh Jackman est charismatique. Il occupe une place particulière dans la longue liste des superhéros dont les aventures ont été adaptées sur grand écran. Il y a quatre ans, ce personnage avait déjà eu droit à un spin off réalisé par Gavin Hood. Malgré des critiques assez unanimes à son encontre, j’avais personnellement passé un moment plutôt sympathique à suivre les pas du héros maudit. Ce nouvel opus, réalisé par James Mangold, cherche à s’émanciper de son prédécesseur. L’auteur revendique décrire dans son film l’essence réelle du mythique Wolverine. Il ne me restait plus qu’à espérer qu’il dise vrai.

On découvre Logan dans un puit. Il y est fait prisonnier par l’armée japonaise. Nous sommes durant la seconde guerre mondiale. Des bombardements ont lieu. Nous sommes à Nagazaki le neuf août 1945. Les événements font que Wolverine sauve la vie d’un militaire nippon en le protégeant de l’attaque nucléaire. Plus de soixante après les événements, le soldat est devenu le dirigeant d’un immense empire industriel et scientifique. Alors qu’il est sur son lit de mort, il propose à son sauveur un cadeau unique : la possibilité de devenir mortel…

Afin de clarifier les choses, chronologiquement ce film se situe à la suite de X-Men l’affrontement final. Par contre, il ne nécessite pas d’avoir une maitrise parfaite des différentes adaptations cinématographiques des pérégrinations des mutants. Cet opus est quasiment indépendant des épisodes précédents. Cela s’inscrit parfaitement dans la vie solitaire et isolée du héros. La sortie en salle est accompagnée de l’avertissement suivant : « des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs ».

Le début du film est assez réussi. On retrouve Logan perdu en Alaska. Il vit comme un ermite dans la montagne, a comme unique voisin un ours et fait rarement une immersion sociale dans le village du coin. Il n’arrive pas à se remettre de la mort de Jean qui hante toutes ses nuits. La première scène durant laquelle Logan redevient Wolverine est très réussie. L’ajout du personnage de Yukio à la bataille ajoute une dimension esthétique à l’aspect bestial de notre mutant préféré. A ce moment-là, j’ai pris énormément de plaisir à retrouver ce personnage. J’étais plein d’espoir quant à la suite du film.

Hélas, le scénario perd en intérêt dès l’arrivée au Japon du héros. Les enjeux de l’intrigue ne sont prenants ni passionnants. Je ne suis pas arrivé à me laisser emporter par la trame. Le scénario résume finalement Logan à un garde du corps qui saigne pour la première fois de sa vie. Le choix du réalisateur est de ne pas accompagner les aventures de Wolverine d’une galerie fournie de mutant. C’est recevable dans le sens où le réalisateur veut affirmer l’aspect isolé du héros. Néanmoins, cela ne l’empêchait pas de lui offrir un adversaire à sa hauteur. Entre un ministre véreux, un homme jaloux et cupide et des yakuzas, la déception est à tous les niveaux. Les combats s’enchainent de manière répétitive et sans réelle innovation ou originalité. L’apport de Yukio comme allié de Wolverine est le seul aspect positif de l’histoire. En effet, la protégée de Logan est d’une fadeur scénaristique désolante.

La bande-annonce s’était centrée sur le fait que Wolverine devenait mortel. Cela offrait un terreau potentiellement fertile. Il est totalement inexploité. Il se traduit uniquement par la manipulation d’une doctoresse mystérieuse qui attaque le cœur du héros. Il peut donc être blessé pour la première fois de sa vie. La seule conséquence de tout cela est que ce dernier peut saigner et que les combats deviennent plus fatigants. Aucun début de réflexion ou d’interrogation sur les bienfaits ou non d’une mortalité éventuelle. Au final, c’est une bonne idée qui n’accouche de rien d’intéressant.

En conclusion, je suis sorti très déçu de la salle. J’y étais entré plein d’espoirs et quasiment conquis d’avance. Je ne pensais pas ressentir autant d’ennui et d’indifférence envers ce film et ce personnage pourtant tellement attachant et charismatique. Je retiendrai donc le premier quart d’heure et les cinq minutes post-générique. Cela ne fait quand même pas grand-chose…
Eric17
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le 8 août 2013

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