Quatre ans après la déception d’ "X-Men Origins : Wolverine" préquelle maladroite véritable naufrage artistique ayant échappé des mains de Gavin Hood son réalisateur novice . Hugh Jackman star et producteur s’adjoint les services du versatile James Mangold (qui pris le relais apres l’abandon de Darren Aronowski premier réalisateur pressenti) pour "Wolverine : le combat de l’immortel" (que je nommerai convenance personnelle par son titre original The Wolverine) . Alors cette nouvelle tentative annoncée comme recentrée sur son protagoniste lave t’elle les péchés de son prédécesseur ? La réponse oui …et non


Ma critique commence par un hommage à la clé de voûte du film et de fait de toute la franchise mutante j’ai nommé Hugh Jackman qui reprend pour la sixième fois le rôle qui le fit star. Le personnage et son interprete ne font désormais qu’un dans l’esprit du public tel Christopher Reeves jadis avec Superman et plus récemment Robert Downey Jr avec Iron Man. L’acteur australien est resté attaché au personnage, ,il sait ce qu’il lui doit et n’a jamais d’ailleurs jamais laisser planer le doute sur sa reprise du rôle . Mieux après toutes ses années il tente de trouver les projets qui lui permettront de continuer à l’explorer.

On a souvent parlé des transformations physiques incroyables que s’imposaient Robert DeNiro mais que que dire de ce que fait subir Jackman à son corps pour le conformer aux physiques fantasmés des comics ! Quand au rôle lui même il en connait chaque facette dont il joue en virtuose. Sa ressemblance frappante avec le jeune Clint Eastwood est opportune tant l’ombre du grand Clint plane sur le film et le personnage ( son visage servi de modèle dans les années 70) .

James Mangold réalisateur versatile à la filmo éclectique du western au biopic, de l’action movie au whodunit (qui succède sur le projet à Darren Aronowski) a la bonne idée de recentrer son film sur le personnage principal.Il explore les conséquences du décrié X-Men : L’affrontement final dans lequel il fut obligé de tuer Jean Grey (Famke Janssen dans ce qui est plus qu’une cameo) dont le souvenir ne cesse de le hanter même retiré du monde .

Le chemin de la rédemption passera donc par le Japon terre des plus fameuses aventures solo du mutant griffu dans les comics. L’intrigue est plus proche néanmoins de celle de "Man on Fire" ou un mercenaire retrouve gout à la vie au contact d’une jeune fille qu’il est amené à protéger que du thèmes du choc des cultures et de l’honneur cher aux comics.Les personnages de Mariko (Tao Okamoto ) et Yukyo (Rila Fukushima) sont modifié dans cette optique mais restent des personnages intéressants.

On ne peut pas hélas en dire autant de Kenyuchio Harada (Will Yun Lee) mais surtout de lord Shingen Yashida (Hiroyuki Sanada) vilain emblématique dont le personnage est sacrifié et la relation avec sa fille et Logan complètement dénaturée. Ce n’est pas tant la déviation par rapport aux comics qui est en cause mais surtout que le script ne parvient pas à leur donner des motivations cohérentes et une utilité narrative.

Mangold veut faire du film étude de caractère sur fond de thriller "yakuza" , il est peu aidé par un scénario inutilement confus pour masquer une intrigue sommaire. De plus celui-ci abandonne en chemin certains thèmes présentés comme centraux par le marketing du film , le poids de l’immortalité en particulier pèse moins sur Logan que celui de la culpabilité.L’histoire de l’épée dont on lui fait don n’a pas de conclusion satisfaisante et la perte de son "healing factor" (pouvoir de guérison) n’est qu’anecdotique.

Le dernier acte bascule dans le pur comic-book movie, Mangold devant offrir le grand spectacle estival promis à la Fox mais le changement de ton tranche il est vrai avec ce qui précède. Dans cette partie plus S.F j’ai néanmoins apprécié la relecture du Silver Samourai dont les SFX assez réussis donne avec cette image de Wolverine face à un géant d’Adamantium un moment très iconique.

Hélas c’est aussi la qu’intervient le plus gros ratage du film : le personnage de Viper. Vilaine emblématique des comics il eut fallu hélas plus qu’une pseudo actrice russe pour lui rendre justice. Ce ratage complet nous ramène aux heures les plus sombres du film de comics , comme une version cheap de la déjà calamiteuse Poison Ivy campée par Uma Thurman dans Batman & Robin avec ses justaucorps verts à trois francs six sous, ses crachats toxiques et sa langue de serpent en CGI. Elle n’aurait pas dépareillé dans X-men Origins Wolverine au coté de l’abomination Deadpool !

Heureusement The Wolverine se distingue de son funeste prédécesseur par une vraie proposition de mise en scène, la réalisation de James Mangold est nerveuse, très graphique refusant le spectaculaire pour ancrer son film dans le thriller.Ses scènes d’action sont sèches , dynamiques et inventives : la bataille sur le toit du bullet-train m’a fait penser aux inventions acrobatiques des films de Hong-Kong. L’ouverture du film en flashback (merci la série Logan de Brian K.Vaughan) est aussi très réussie.

Rendons lui aussi grace car il repousse les limites du PG-13 (pour tout public) pour illustrer le exploits de ce personnage qui par nature est définitivement R-rated. Wolverine utilise enfin ses griffes de façon létale n’hésitant pas à les planter dans les poitrines de ses ennemis (même humain).Mangold utilise la conjonction du film de sabre et du pouvoir de guérison pour des scènes assez brutales ou le métal perce la chair.

A noter que la jurisprudence "X-Men First Class" ou Logan dans sa cameo prononçait le seul mot "fuck" autorisé par la ratification PG-13 s’applique encore ici (avec moins de réussite ) le mot "bitch" est aussi de la partie participant à l’aspect plus hardcore du film.

James Mangold s’appuie sur des techniciens très doués pour donner une véritable identité visuelle au film. Logan évolue dans des décors nippons reconstitués en Australie par le toulousain (!) François Audouy qui retranscrit parfaitement le dépaysement du personnage.Le décorateur rend aussi un bel hommage aux James Bond des sixties avec cette forteresse à flanc de montagne qui n’aurait pas renié Ken Adam.

La photographie de Ross Emery est sublime en particulier les plans nocturnes sous la pluie dans la résidence du clan Yashida et une scène magnifique d’un Wolverine percé tel Saint Sébastien dans un village enneigé.

The Wolverine est un film schizophrénique ou cohabitent le ridicule et l’excellence. Imparfait malgré de bonnes intentions parasitées par de mauvais choix narratifs et une méchante de téléfilm . Il rend tout de même sa dignité au personnage grâce à une iconisation respectueuse , une photo magnifique et quelques scènes "badass"
PatriceSteibel
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le 8 août 2013

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PatriceSteibel

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