Ce film est avant tout l’histoire d’un deuil : le deuil de Logan, hanté par le souvenir de son amour pour Jean Grey, qu’il a dû tuer dans « X-Men : L’Affrontement final », mais aussi le deuil du cinéphile, qui aurait bien voulu voir sur grand écran « The Wolverine » signé Darren Aronofsky, comme il était prévu à un moment. Mais il était sans doute naïf de croire qu’un cinéaste de sa trempe aurait pu avoir les mains libres sur un blockbuster produit par la Fox et peut-être a-t-il bien fait de tourner les talons. C’est donc James Mangold qui s’y colle, solide artisan ayant réalisé une poignée de bons films (« Identity », « Walk the Line », « Copland »), mais jamais de grandes œuvres inoubliables, bref un « yes man » efficace, ce qui n’est déjà pas si mal après tout.
« Wolverine : Le Combat de l’immortel » s’avère donc être un bon divertissement estival, mais ça ne va jamais plus loin. Les aventures du mutant griffu au pays du Soleil Levant trimballaient pourtant leur lot de promesses, notamment avec une séquence d’introduction plutôt marquante à Nagasaki le 9 août 1945, où Logan sauve un soldat japonais de l’holocauste nucléaire. De nos jours, ce dernier est en train de mourir et demande à voir Wolverine pour lui faire ses adieux. C’est ainsi que notre héros va rencontrer la belle Mariko, la petite-fille du vieil homme, menacée par des yakuzas...
Le film est assez bien ficelé, alternant des scènes intimistes avec de distrayants combats, mais ces derniers manquent un peu de punch et surtout de sang, et se révèlent parfois frustrants (j’aurais bien voulu voir Wolverine éclater du ninja à la chaîne, moi !). Le réalisateur cite le cinéma des années 70 dans ses références (« Josey Wales hors-la-loi » notamment), mais le produit fini s’en approche en fait esthétiquement assez peu et l’ensemble peine à décoller totalement, échouant à sortir du lot et à marquer la rétine. L’histoire d’amour est toutefois plutôt mignonne, mais il faut dire que l’actrice qui joue Mariko, la nouvelle venue Tao Okamoto, est définitivement très jolie (elle vient du mannequinat) et on comprend que Logan (Hugh Jackman, toujours à fond) craque un peu au final. Face à eux, Svetlana Khodchenkova, découverte dans « La Taupe », interprète avec délectation une belle salope à langue fourchue, Viper, une mutante experte en poison. La séquence finale dans le repère des méchants recèle quant à elle quelques surprises de taille et notre petit Wolverine ne s’en sortira pas sans mal.
Dommage par contre qu’il faille encore attendre la sortie vidéo pour pouvoir profiter d’une version non censurée, plus longue de 12 minutes, avec normalement du rab de ninjas, pour un résultat espérons moins soft. Et n’oubliez pas de rester pendant le générique de fin car une courte séquence annonce le très attendu « X-Men: Days of Future Past » de Bryan Singer, dont la sortie française est fixée pour le 21 mai de l’année prochaine, et qui devrait, si tout va bien, être d’un bien meilleur niveau que ce nouvel opus de « Wolverine », certes bien sympathique, mais sans génie.