1. Tandis que les super-héros se font de plus en plus nombreux sur grand écran (Iron Man, Thor, Captain America), que certains connaissent un succès critique et publique démesuré (Batman et la saga Dark knight), une question se pose chez les fans de comics ou fans tout court : "quid" des X-Men au cinéma ?


Certes, la saga devait au départ se limiter à une simple trilogie mais, au vu des piètres souvenirs laissés par les restes de la franchise (un "X-Men 3" complètement loupé et un spin-off, "X-Men origins : Wolverine" sans grand intérêt) et face à l'avènement de certains de leurs confrères (Marvel/Disney se prépare tout doucement à lancer son ogre "Avengers", Christopher Nolan prépare son ultime Batman "The dark knight rises"), la Fox, après avoir mûrement réfléchit, décide tout bonnement de relancer sa juteuse franchise. Ce ne sera ni un reboot, ni un remake mais un prequel proposant des éléments inédits de l'univers X-Men, dont la fameuse rencontre Charles Xavier/Eric Lensherr appelés à devenir respectivement les puissants et charismatiques professeur X et Magnéto.
Patrick Stewart et sir Ian McKellen étant jugés trop vieux pour reprendre leur rôles, place aux jeunes, donc. Ce seront donc les talentueux et non moins charismatiques James McAvoy et Michael Fassbender qui seront choisi pour camper ces deux icônes dans leur jeunesse. Ajoutons à cela quelques personnages bien connu de la saga comme Mystique, incarné par la sexy Jennifer Lawrence ou encore Beast, interprété cette fois-ci par Nicholas Hoult. Quant au réalisateur, c'est le doué Mathew Vaughn, qui devait initialement réaliser "X-Men 3", qui se colle à la mise en scène de ce prequel.
Que de bons espoirs donc, la Fox comptant bien faire ressusciter ET les très nombreux dollars rapporté par la trilogie originale ET l'intérêt pour la saga mutante, plombé par les deux derniers opus.


Au final, "X-Men : First class" se révèle être une belle réussite, efficace, divertissant et très rythmé. D'emblée, Vaughn montre qu'il connaît bien l'univers de la saga, en reprenant presque plan par plan la fameuse séquence d'ouverture du tout premier film "X-Men", à savoir les parents du petit Eric Lensherr emmenés de force par les nazis suivi par la découverte des super-pouvoirs du petit garçon, capable visiblement de manipuler le métal en défonçant le portail d'entrée du camp de concentration dans lequel il était retenu prisonnier avec ses parents. En allant encore plus loin dans la dimension tragique de la scène en optant pour une variante du mythe de Frankenstein, Vaughn ajoute une tension supplémentaire, qui sera par ailleurs très présente tout le long du film.


Prenant d'abord le temps de bien présenter les personnages emblématiques et leurs enjeux moraux (la paix et la tolérance pour Charles Xavier/professeur X, la vengeance et la suprématie de la race mutante pour Eric Lensherr/Magnéto, la reconnaissance à n'importe quel prix pour Raven Darkholm/Mystique) avant de les faire se rencontrer, le réalisateur instaure donc un style de narration différent tout en restant fidèle aux codes mis en place par Bryan Singer sur les 2 premiers opus de la trilogie originale. Une fois que tout ce petit monde se rencontre enfin, l'intrigue prend place, sur fond de crises des missiles de Cuba, et confronte nos jeunes mutants à une menace qu'ils seraient apparemment les seuls à pouvoir neutraliser : un mutant extrémiste, Sébastian Shaw (interprété par un Kévin Bacon cabotin en diable), souhaite déclencher une guerre entre la Russie et les Etats-Unis, dans le but de permettre aux mutants de prendre de force le contrôle de la Terre. La menace se complique encore lorsque l'on découvre que Shaw n'est autre que le responsable des malheurs d'enfance de Magnéto et que, ce dernier, ivre de fureur et de vengeance, est bien décidé à ne pas faire de quartier.


En optant pour un style délicieusement rétro (les années 60 restituées dans le film ne sont pas sans rappeler celles des premiers James Bond période Sean Connery, hommage par ailleurs pleinement assumé), une tension palpable qui atteint son paroxysme dans une séquence de taverne digne d'un Tarantino, un humour léger et bon enfant, des comédiens complices et charismatiques, une Jennifer Lawrence canon de chez canon (certainement le film dans lequel sa beauté est mis le plus en valeur, hors Mystique) et des scènes d'action rythmés et efficaces.


En un mot, Vaughn, à sa manière, renoue avec le meilleur de la saga mutante, remporte son pari haut la main non seulement en faisant renaître de l'intérêt pour la franchise mais aussi (on ne que l'en remercier d'avantage) en faisant oublier le piteux "X-Men 3".

f_bruwier_hotmail_be
7

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le 10 mai 2016

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