Destination vitale
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De loin, le film est trash. Le sexe y est présenté comme le chemin vers l'existence qu'on souhaite - en y plongeant ses malheurs, il devient un moyen indirect de créer la vie - et ce n'est une mince affaire pour aucun des protagonistes. Le plus impressionnant est l'intimité qu'il arrive à établir à cette fin entre Gael Garcia Bernal, Diego Luna et Maribel Verdú, démontrant que Cuarón est un réalisateur qui met à l'aise. C'est fascinant de voir fonctionner les complicités qu'il crée.
La connexion entre ce dévouement filmique et, d'autre part, le road trip plutôt brut est plus difficile à voir. Le film donne une vision simple des hasards de la vie qui tranche avec la complexité de sa représentation. Le genre choisi est la tranche de vie, mais on dirait qu'il sature : l'endroit où le road trip rejoint le drame, où la photographie rencontre la narration, et où l'histoire se fond dans un grand tout impalpable dont Cuarón voulait visiblement faire le portrait en filigrane, reste distant ; la confluence s'est fondue dans la spontanéité des acteurs. C'est un film qui en dit beaucoup, mais peu accessible et surtout compréhensible pour qui connaîtra déjà bien le réalisateur.
Créée
le 6 oct. 2021
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