La conquête se leste.
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Vu au cinéma à sa sortie, je n'avais vraiment pas accroché à Zodiac. Je le trouvais froid, avec un scénario décousu et je m'étais dit que Se7en, c'était quand même beaucoup mieux ! --> 5 ans plus tard, je le redécouvre en DVD et là, c'est une histoire d'amour qui commence avec ce film.
Zodiac est sans doute l'un des films les plus glaçants que j'ai pu voir. Pas choquants, pas malsains, pas horribles, juste glaçants.
Je m'explique: je pense qu'on peut dire sans soucis que David Fincher est sûrement un cinéaste obsédé par le détail, les petites choses. Tout dans ce film est petite chose. Si un film était un cours d'eau: pas de grand splash tapageur dans l'eau de la baie de San Francisco, où l'action du film se déroule. Non, on ne voit ici que des ondulations minimes dont l'origine reste dans le brouillard. Mais chaque ondulation est filmée sans fioriture et précisément. C'est l'accumulation de ces ondulations au cours du temps (et l'histoire se passe sur plusieurs années) qui nous amène à nous faire dire qu'il y a quelque chose de "fishy" (ou pas net) dans le coin, même si on ne sait pas vraiment quoi.
Et c'est lorsqu'on commence à faire le lien entre ces petites choses que le film devient glaçant. Le film se construit comme une enquête assez classique, un "wodunit?" de base. Avec tout de même une Spoiler alert sans en être vraiment une: le Zodiac n'a jamais formellement été condamné. C'est donc au spectateur de lier les fils narratifs que Fincher lui propose. Est-ce que cet indice est plus important qu'un autre ? Est-ce que l'accumulation de ces indices est suffisante pour être sûr de la culpabilité de tel suspect ?
En tout cas, suite à ce film, on regarde les petites choses différemment. Une jolie montre. Une maison avec cave. Le fait d'être gaucher... Et ce film, plus on le regarde, plus on le regarde différemment.
Créée
le 5 janv. 2019
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