"Quand il n'y a plus de place en enfer, les morts reviennent sur terre..."
Après m'être maté les deux montages du film "Zombie" (le US de Romero et la version européenne d'Argento), j'ai finalement choisi ma préférée : celle de maître George Romero.
Quelques éléments d'explications...
Dario Argento, célèbre réalisateur italien, n'était pas très satisfait de la version du co-producteur George Romero. Alors pour la sortie prévue en Europe, il décide de remonter le film à sa manière, avec son style. L'œuvre bénéficie alors d'un montage frénétique (très moderne à l'époque, en 1979), nerveux, avec l'agressivité des scores (musiques) des Goblin (qui signaient déjà les OST d'Argento).
Okay, c'est sympa, ça se regarde facilement, mais tout le film est bercé par une tension constante qui au final dessert à mon avis le message, qui passe alors à l'arrière-plan.
Oui, car Zombie c'est avant tout une virulente critique de la société consumériste.
A l'inverse d'Argento, George Romero place cette critique sociale au cœur de son long-métrage. Les zombies ont encore des réflexes de la vie avant leur mort, et sont intuitivement attirés par le centre commercial, le lieu principal. Le réalisateur américain nous montre alors l'être humain comme conditionné à acheter : il décrit la société du cash. De même, les choix musicaux de Romero pour ce film -souvent critiqués- servent mieux le message sous-jacent. Les scores sont tantôt classiques et typiques des films d'horreur contemporains, et tantôt comiques. On se rappellera alors de la musique d'ouverture des Monty Python, ou alors la chanson du générique, qui pose une ambiance drôle et légère. Cette légèreté permet d'ancrer plus aisément le message dans les esprits du spectateur. En outre, le montage estampillé Romero place le spectateur en personnage omniscient. Il nous livre sur un plateau les intrigues, les emplacements des zombies, et l'on devine avec plaisir la suite (alors que paradoxalement, les situations ne sont pas prévisibles...). C'est toujours agréable de se sentir comme Dieu devant un long-métrage. De plus, Romero mise plus sur le suspens que sur la nervosité des actions.
Alors maintenant, si le pauvre européen qui ne dispose pas de la version américaine montée par Romero ne désire pas par tous les moyens acquérir l'œuvre originelle, libre à lui de se contenter du montage trop cash d'Argento. Dans tous les cas, "Zombie" reste un film culte.
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