Une station pour deux.

A peine ai-je le temps de refermer la porte de l’étroit casier métallique que le Xenomorphe s’engouffre dans la pièce. Je retiens ma respiration et détourne le regard dans l’espoir de ne pas attirer son attention. Il cherche, il ME cherche. Puis, plein de rage, il s’engouffre avec violence dans un conduit de canalisation. Je sors de ma cachette en suivant les bruits sourds s’éloigner dans les dédales de la station…

Que vous soyez prévenus, les aventures d’Amanda Ripley, fille de, traquée dans une station spatiale (Sébastopol) à la dérive, ne seront pas de tout repos. Voici à quoi vous serez confronté, sans cesse, et surtout — ce qui sort de l’ordinaire d’un monde vidéoludique de plus en plus scripté (coucou Call of Duty) — de manière imprévisible grâce à une IA très libre dans son comportement. Celle-ci allant même jusqu’à s’adapter à vos cachettes, pièges et moyens de défense, qui devront ainsi être le plus diversifiés possible afin de conserver leur efficacité.

Mais la crédibilité de cette IA n’est que l’une des facettes du bijou de The Creative Assembly, le studio britannique à qui l’on doit la série des Total War. Au cours de la vingtaine d’heures que vous offrira le jeu, vous pourrez profiter d’un game design aux petits oignons qui permet d’avoir un réel choix quant au chemin à adopter jusqu’à votre destination. A vous les joies des escaliers, ascenseurs ou autres conduits techniques.

Mais ce n’est pas tout, vous aurez également droit à une ambiance froide et malsaine tout droit sortie du film « le Huitième Passager », rehaussée par un solide rendu graphique quasi photo-réaliste et une ambiance sonore discrète mais fichtrement travaillée (l’utilisation d’un casque est chaudement recommandée). Coté moins bien, on pourra reprocher à Alien : Isolation sa maniabilité peu fluide, les innombrables allers retours que nous impose la narration (tiens, si j’allais activer ce générateur pour la 78ème fois) et un système de crafting assez obscur. Le système de sauvegarde old school risque de diviser tant il est aux antipodes de ce que l’on trouve actuellement. Votre protagoniste ne pourra sauvegarder sa progression qu’à certains endroits, souvent espacés par une zone de danger, ce qui entretien une certaine tension… mais risque aussi d’entrainer des ragequit furieux !

Alien : Isolation est le plus bel hommage rendu au premier volet de la saga cinématographique tant par son ambiance sonore que visuelle, ses effets de surprises subtilement distillés tout au long de l’aventure (oui oui, jusqu’au bout !) et par son fan service omniprésent.

Si vous n’avez pas peur de vous retrouver enfermer là où personne ne peut vous entendre hurler, foncez !