Alien: Isolation
7.4
Alien: Isolation

Jeu de Creative Assembly et Sega (2014PC)

Ayant des avis très soft sur les jeux vidéo, j'étais parti d'un constat, certes amer, mais avant tout humain, sur Alien Isolation pendant sa présentation :

"C'est de la merde" me suis-je alors dit.

Outlast étant le dernier jeu d'horreur m'ayant un peu foutu les chocottes mais surtout à cause de jump scare idiots, Amnesia n'ayant aucun effet sur moi, je crois que le dernier jeu ou j'ai eu vraiment les boules c'est Silent Hill 4 (qui était pas un des plus réussis mais qui avait une ambiance cradingue).

Bon, j'ai quand même pris Alien : Isolation, parce que j'aime bien avoir raison, qu'il avait l'air d'avoir des notes allant de "mauvais moyen" à "plutôt bon sans plus", et qu'il me fallait une note en dessous de 5 pour casser mon combo de 7-8 sur SC depuis quelque temps.

Malheureusement pour moi, je suis tombé sur un des jeux de l'année.

Alien Isolation réussi par je ne sais quel composé voudou à nous plonger dans une ambiance "le futur des années 70" malsaine et oppressante, avec un espace qui n'a jamais paru si dangereux. Oui, le point le plus fantastique d'Alien est sans conteste sa réalisation (du moins sur PC).
Des jeux de lumière bluffants jusqu'au possible, un décor détaillé avec une ambiance propre à chaque salle, et surtout SURTOUT une bande son de qualité, non pas par la musique, discrète mais bien foutu, mais particulièrement l'ambiance sonore parfaite, nous rappelant à tout moment qu'on est pas dans une usine de richemont-sur-bergerac mais bien dans un cercueil de l'espace prêt à tomber en ruine.

Et bien sur, cerise le gâteau, la Bête, oppressante, imposante, remarquablement effrayante, qui se joue de nous, qui nous chasse, avec des bruits de pas lourd ou des bruits angoissant de tuyauterie au dessus de la tête, ou un terrible pas de course qui déclenche un arrêt cardiaque automatique lorsqu'elle nous attrape. Alien Isolation met en avant de façon magistrale la pire créature de l'espace depuis 40 ans, on ressent sa présence même quand elle est absente. Et quand le jeu la rend VRAIMENT absente, le jeu devient vide et l'ennui nous rattrape vite. Heureusement que ça ne dure pas longtemps...

Et si la réalisation brille, ce n'est pas sans compter un gameplay totalement classique de cache cache à la Amnesia, mais rodé et maîtrisé. Les items ne sont pas foncièrement utile en mode difficile (ou on préférera jouer la carte de la discrétion la plus complète tant les combats ne sont pas du tout en votre faveur), et l'interface de craft est un peu lourdingue, mais il y a du choix. Les ouvertures de portes sont légèrement relou mais Creative Assembly a eu la bonne idée de nous proposer une grande palette de hacking différent afin de ne - presque - jamais être lassé.

Le système de sauvegarde est parfait, je ne comprends pas comment on peut rager ou s'insurger d'un tel système, Creative Assembly nous donne une leçon de level design, non seulement par la conception des niveaux qui permettent quasi toujours toujours moulte possibilité de chemin pour esquiver l'animal, mais surtout à l'emplacement judicieux et stratégique de chaque point de sauvegarde. Ni trop éloignés, ni trop proches les uns des autres.
Il faut par contre avoir retrouvé un gout de gameplay perdu depuis des années : celui de fouiller. Car certains points de save ne sont pas sur le chemin tout tracé, il faut prendre le risque de se balader 2 minutes de plus en milieu hostile pour respirer un bon coup.

Car le système de sauvegarde mélangé à l'Alien, dont l'I.A réussi à trouver un excellent équilibre entre le scripté et l'aléatoire, et à l'ambiance oppressante font marcher une mécanique de la pression et de la peur qui fonctionne à merveille. Dans Alien Isolation aucun endroit n'est sur, le détecteur de mouvement devient votre meilleur ami et votre pire ennemi à la fois, faisant même quelques bip de faux positif histoire de vous foutre encore un peu plus les boules.

Et le pire, c'est que toute cette cuisine aux petits oignons dure plus de 20h, dans un jeu complet, long, et pour une fois (sortez les trompettes), pas rushé sur la fin qui nous propose une dernière mission au visuel et à l'ambiance complètement dingue.

Bien sur, Alien Isolation n'est pas exempt de défaut, les interfaces pas clair, l'I.A des humanoïdes qui laissent à désirer, un passage de 2 bonnes heures ennuyeuse, la répétition de certaines taches, et le scénario assez classique voir ennuyeux, une cinématique de fin pauvre... mais même si cela l’empêche d'être parfait (car ce sont quand même des défauts qui nous suivent pendant tout le jeu), ça ne nuit pas à l'expérience générale et on ressort de cette expérience une satisfaction d'accomplissement immense.

Alien Isolation est un petit bijou faisant un hommage au plus haut rang à la saga originale, déployant du fan service de tous les cotés (et je ne suis pourtant pas si fan du film que ça), à ne jouer que sur un PC qui le fait tourner à fond de façon fluide et parfaite (d'ailleurs le travail d'optimisation est excellent, mon PC n'a eu absolument aucun mal à caper à 60FPS même en mettant tout en ultra), avec un bon casque ou une bonne installation sonore, dans le noir, pour profiter pleinement de l'expérience.

Parce que malheureusement, si on veut trouver des défauts, on en trouvera, si on a décidé de base que ce jeu sera de la merde, alors que le jeu vous le rendra parfaitement. L’intérêt d'Alien réside avant tout dans son ambiance et sa crainte de la bestiole de l'espace. Si cela ne vous frôle pas le bout de la rondelle, passez votre chemin, vous allez vous ennuyer.

Si vous êtes par contre prêt à être réceptif à une ambiance sordide et habitée, foncez, tremblez, hurlez. De toutes façons, personne ne vous entend crier (il parait).
CeriseKat
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le 25 oct. 2014

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