Assassin's Creed
6.7
Assassin's Creed

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2007Xbox 360)

Cela fait longtemps que j'ai envie d'écrire quelque chose sur la série des Assassin's creed, et il est naturel de commencer par le premier opus. C'est vrai qu'il m'avait fait planer avant sa sortie ; très occupé durant cette période, j'avais quand même entendu parler de ce jeu...
Incarner un assassin au temps des croisades, voilà qui donnait de quoi rêver !

Et c'est en plaçant la galette dans mon lecteur que je me suis rendu compte que, d'une certaine manière, on n'incarne pas un assassin au temps des croisades, mais un pauvre type nommé Desmond Miles dans un genre de centre de recherche. On m'aurait menti ?
Et bien pas vraiment, le scénario du jeu n'est en effet pas une simple uchronie : il s'agit à part entière d'un scénario de SF. Desmond Miles, sujet d'étude contre son gré, est contraint d'utiliser une machine nommée Animus (référence...) qui lui permet de revivre les vies de ses ancêtres, mettant en avant un principe (surréaliste) de "mémoire génétique". Autrement dit, les vies de nos ancêtres (jusqu'à conceptions de l'ancêtre suivant) sont stockées de manières latentes dans nos gênes. Acceptons cet aspect là de l'univers de jeu et posons-nous la question qui importe : pourquoi la société Abstergo fait-elle revivre à Desmond l'histoire d'Altaïr Ibn La-Ahad en 1191 ? On le découvrira en jouant...
Certains apprécieront ce scénario de SF, d'autres moins. Pour ma part, j'adore la SF, et l'histoire d'Assassin's creed me plaît comme tant d'autres.

Mais bon, je parle, et qu'en est-il de notre assassin, Altaïr Ibn La-Ahad ? Et bien, on peut dire qu'il ne se prend pas pour de la merde. Altaïr est en effet hautain et orgueilleux au début du jeu : il sait qu'il est l'un des meilleurs membres de son ordre et considère donc que les règles ne sont pas pour lui, ce qui lui coutera cher.
Notre cher assassin devra donc se racheter en éliminant 9 cibles se trouvant à Acre, Jérusalem ou Damas. On devra donc parcourir ces différentes villes, en apprendre plus sur nos cibles avant de les éliminer pour finalement voir Altaïr gagner en sagesse et en maturité avant d'arriver à une conclusion pas vraiment surprenante, mais qui nous balance de la SF plein la tête (et ça, ça reste plus surprenant !).
Hélas, ces deux histoires (celle de Desmond et celle d'Altaïr) souffrent toutes deux d'un problème : le manque de mise en scène. C'est bête dit comme ça, surtout que cet aspect part justement d'une intention que je comprends, mais en enlevant toute forme de mise en scène, le joueur va avoir tendance à s'ennuyer et cela va accroître le sentiment de répétition du gameplay.

A un autre niveau, le moins que l'on puisse dire sur ce jeu est que les équipes d'Ubisoft ont fait un travail de reconstitution absolument extraordinaire : chacune des villes est particulièrement bien rendue (les monuments, etc...) et les événements historiques majeurs de l'époque sont intégrés avec brio dans le scénario du jeu (ou simplement mentionné par les hérauts par exemple).
Par ailleurs, ces villes sont absolument magnifiques, encore aujourd'hui les graphismes de cet Assassin's creed sont pour moi une référence. Jouer en HD est un vrai plaisir pour les mirettes.
Autre point très positif, la gestion de la foule au sein des villes est vraiment impressionnante. Les citoyens circulent, la ville regorge de vie. La foule est principalement un obstacle qui ralentira la progression de notre assassin, surtout lors des séquences de fuite, mais les badauds se regrouperont pour assister au spectacle au début d'un affrontement, avant de prendre la fuite lorsque vous tuerez quelqu'un. Les passants feront des commentaires lorsqu'ils trouveront un cadavre ou si vous les bousculez. Point noir toutefois sur les mendiantes qui deviennent vraiment très fatiguantes (leur texte étant trop limité, et elles étant trop nombreuses).

Pour revenir temporairement sur un aspect plus basique du jeu, je vais commencer par souligner le gros point noir : la répétitivité. Bien que jouissant d'un potentiel énormissime, le jeu souffre d'un manque de réflexion : avant de pouvoir entamer chaque assassinat, vous devrez mener à terme plusieurs missions vous permettant de recueillir des informations sur votre cible. Comme dit précédemment, ces missions sont dénués de mise en scène et vous demanderont de faire toujours les mêmes choses (tabasser un héraut, voler des documents, assassiner quelques cibles, récupérer des drapeaux).
Par ailleurs, les quelques objectifs annexes ne rattrapent pas vraiment le coup puisque vous aurez droit à : sauver de pauvres citoyens malmenés par les gardes, récolter un nombre hallucinants de drapeaux cachés partout sur les cartes, tuer des templiers cachés partout sur les cartes et grimper au sommet de chaque point d'observation... Autant dire qu'on reste trop limité.

Toutefois, le gameplay est vraiment agréable : Altaïr Ibn La-Ahad est un acrobate accompli, et la simple pression sur un touche lui permettra de gravir rapidement une façade et de voltiger de toit en toit afin d'échapper à d'éventuels poursuivants ou de rejoindre rapidement une destination. La course libre est un des aspects les plus réfléchis du jeu et c'est avec plaisir qu'on parcourra les toits des trois villes, la qualité de l'animation étant vraiment exceptionnel. Associé à la possibilité d'assassiner discrètement une cible avec la lame secrète, son corps faisant diversion quelques secondes plus tard, les possibilités sont nombreuses et très plaisantes.
Lorsque vous vous ferez repéré, vous n'aurez peut-être pas toujours envie (ou la possibilité) de fuir et devrez alors combattre. Notre assassin n'a pas un arsenal très fourni (épée, dague, couteau de lancer, poing, lame secrète), mais c'est largement suffisant. Les combats nécessitent soit d'utiliser la commande de riposte mortelle, soit de frapper son adversaire avec le bon timing pour l'achever. Les adversaires ayant tendance à nous regarder étriper leurs potes sur place, les combats ne sont pas très dur ; l'intérêt et que les joueurs débutants ou les moins aguerris pourront jouer sans mal, tandis que les autres provoqueront le challenge (en combattant uniquement avec la lame secrète par exemple).
Une chose est à prendre en compte sur ce jeu : pour un certain nombre d'assassinat "majeur", le joueur est libre de choisir son approche : furtive, bourrine, par le sol, par les toits... A ce niveau là, Assassin's creed laisse une certaine liberté, accrue par le fait que des documents récoltés au préalable donnent souvent de précieuses indications (position des gardes, de leur ronde, position de la cible, etc...).

Reste enfin à parler de la bande-son du jeu... qui est honnête. Les musiques ne sont pas transcendantes, mais Jesper Kyd a tout de même un certain talents. Les bruitages sont parfois un peu excessifs à mon goût, tandis que les doublages et la traduction restent de très bonne qualité.

Je n'ai plus qu'une seule chose à dire sur ce jeu, et c'est quelque chose qui me tient à coeur : Assassin's creed (de même que ses suites) est une mise en abime du jeu vidéo. Le joueur incarne en effet Desmond qui incarne son ancêtre dans un programme de simulation. Les séquences mémoires se débloquent si Desmond reste synchronisé avec Altaïr (c'est-à-dire, s'il se comporte comme lui s'était comporté).
Ainsi, toutes les mécaniques du jeu vidéo que nous connaissons depuis longtemps (sauvegarde, check-point, points de vie,...) trouvent une explication dans l'univers du jeu. Et ça, c'est franchement extra.
Reynio
7
Écrit par

Créée

le 16 déc. 2011

Critique lue 276 fois

Reynio

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