Un an après la sortie du deuxième opus, Ubi Soft nous dévoile d’ores et déjà son prédesseur. Un pari risqué, quand on connaît la qualité de la marque, qui pourrait coûter l’approbation de nombreux fans. Cependant Brotherhood ne se veut pas le troisième Assassin’s Creed du nom : il est ici pour implémenter une fonctionnalité multijoueur et approfondir l’histoire de notre cher Ezio Auditore. Et oui, tout cela en seulement un an de développement. Verdict.

[SPOIL = Fin d’AC2]A la fin de notre aventure, Ezio Auditore, maître-assassin venait de compromettre l’équilibre des templiers en s’attaquant à Rodriguo Borgia qui n’était autre que le Pape. S’emparant de la pomme d’Eden, il est alors pris de visions d’une déesse, parlant d’une prophétie ou de quelconque mésaventures incompréhensibles pour notre personnage (que voulez-vous, il est italien !). [FIN DU SPOIL]

Difficile donc de relancer l’aventure après une telle montée en puissance. De retour à Monterrigionni, dans votre villa, les armées de Borgia vous attaque avec toutes les armées disponibles. Blessé et ayant perdu la pomme d’Eden, vous êtes contraint de fuir, en sauvant de ce fait une partie de votre famille. Une fois remis sur pied, vous débarquez dans Rome, où l’emprise de Cesare Borgia est omniprésente. Cette homme, responsable de la mort de votre peuple, et également le nouveau leader des Templiers, et une menace grandissante pour la population de Rome. Oh le gros vilain ! Ezio va donc devoir se battre pour rétablir l’ordre dans Rome et mettre en terme au règne de Borgia.

L’histoire prendra lieu dans son intégralité au sein des murs de Rome. Exit donc les campagnes chatoyante de Forli et les gondoles de Venise, vous devrez vous cantonner à la cité de la louve. Mais n’ayez crainte : la ville est d’une taille considérable comparée à Florence ou Venise, et vous n’aurez pas de quoi vous ennuyer. La cité est sous l’emprise ferme des Borgia, et vous devrez donc reprendre le contrôle de différents quartiers où la population est opprimée. Pour cela, vous devez trouver la tour Borgia présente dans chaque quartier, éliminer ses gardes et l’incendier pour vous affranchir du joug impériale. Une fois la tour détruite, c’est toute une partie de la ville qui se “déverrouille”, vous donnant ainsi accès à différentes échoppes, que vous devrez rénover. Chaque renovation vous permettra de toucher un peu d’argent sur les bénéfices de l’échoppe : un principe implémenté dans le 2 avec la gestion de la villa, mais plus efficace ici.

Parlons de la véritable nouveauté, qui n’est pas la seule, mais qui constitue l’essentiel de l’opus : la gestion des Assassins. Ezio est devenu un maître-assassin, mais il ne peut mettre un terme au règne de Borgia sans un peu d’aide. Voilà pourquoi il vous est possible d’enrôler un citoyen de Rome, de le ramener à votre cause, et de l’envoyer réaliser des missions aux quatre coins de l’Europe pour qu’il gagne de l’expérience, et de ce fait des niveaux. La gestion des assassins se fait de votre Guilde ou bien de n’importe quel pigeonnier de la ville. Il vous sera par la suite possible d'appeler vos fiers disciples vous assister lors d’un combat, ou bien d’abattre une patrouille de gardes avec une volée de flèches. La gestion des recrues est relativement simple et bien pensée, on regrettera cependant l’utilisation trop “secondaire” des recrues : entendez par là que vous ne ferez jamais de missions avec vos apprentis.

En effet, vous devrez toujours réaliser vos missions seul, mais vous pourrez compter sur un Ezio plus en forme que jamais. Il lui est désormais possible de porter une arme lourde, et même de la lancer vers un ennemi. On disposera également d’une arbalète, arme discrète et efficace, que certains considéreront comme un peu cheaté. Mais en plus de son nouvel arsenal, Ezio nous démontre que son âge avancé n’est en aucun cas un signe de ramollissement. Désormais, vous pourrez compter sur les séries d’assassinats pour vous débarrasser de vos ennemis rapidement et dans des enchaînements “complètement stylé”. Dès que votre lame se plante dans un de vos ennemis, vous pouvez orienter le stick vers un autre et appuyer sur Attaquer. Si l’ennemi est à la bonne distance et qu’il n’est pas en train d’attaquer, vous effectuerez un enchaînement rapide et mortel.

Comme si l’agilité surdéveloppée de l’assassin, son arsenal grandissant et des sbires pour l’épauler ne suffisaient pas, vous aurez le droit à d’autres options d’approche tout au long du jeu, à l’aide d’un système de couverture offert par vos alliés : les courtisanes, les mercenaires ou encore les voleurs. Et puisqu’Ezio est un assassin high-tech, il pourra également compter sur les inventions de Leonardo da Vinci, en échange de quoi il devra effectuer des missions pour le jeune artiste (à noter au cours du jeu un petit clin d’oeil à la Joconde, saurez-vous le retrouver ?). Je ne dirais rien de plus, mais certaines inventions sont véritablement joussives.

En à peine un an de développement, les nouveautés ajoutées sont plus qu’appréciable et on ne peut que saluer le travail des développeurs. Les combats se veulent plus nerveux, l’histoire plus alletante (d’un coté de l’Animus comme de l’autre...) et les situations un peu plus... portés sur l’action, au détriment de la liberté d’action parfois. Mais la mise en scène reste tout de même bien maitrisée. Seuls les graphismes n’ont pas subit de réelle évolution, et on sera toujours confronté à des gardes aux réactions étranges, même si l’agressivité de l’IA lors des combats à été revue à la hausse, ce qui n’est pas un mal. En bref, Brotherhood reprend les codes de son prédecesseur, les améliore et insuffle un certain nombre de nouveautés appréciables sans trop bouleverser le gameplay établi. Certains se plaindront de la trop grande similitude entre les 2 opus, d’autres se réjouiront de retrouver Ezio sur un support un peu plus évolué.

Une fois que vous aurez fini le solo, qui est à peu de choses prêt aussi long que l’épisode précédent, vous croyiez certainement que vous allez devoir errer dans les rues de Rome, sans but précis ?! Eh bien vous vous trompez ! Les petits gars d’Ubi avaient un pari, un pari un peu fou : faire du multi d’Assassin’s Creed. Je l’avoue, j’étais personnellement très sceptique lors des différentes présentations du jeu. Mais une fois le pad en main, cela s’inverse totalement.

Le principe du multi est simple : vous êtes un assassin (avec un skin différent pour chaque joueur) et vous vous baladez sur une map inspiré du solo. Vous avez en haut de votre écran le visage de votre cible, et en bas de votre écran une boussole vous indiquant sa position et la distance approximative qui vous sépare. Le but du jeu est d’éliminer votre cible pour obtenir le plus de points possible. Et pour gagner des points, il faudra la jouer fine. En effet, arriver discrètement derrière votre cible et la tuer dans la foule vous rapportera 300 points, alors que si votre cible vous repère, vous n’aurez le droit qu’à une petite centaine de points. Bien évidemment, vous êtes également la proie d’un autre assassin qui veut votre peau, et vous devez tout faire pour vous dissimuler parmi la foule et semer le doute chez votre adversaire, sans perdre de vue votre cible. Le multi se veut donc psychologique : vous devez observer le comportement des autres personnages, et identifier lesquels sont des joueurs et lesquels ne le sont pas. Le principe est extrêmement bien pensé, d’autant plus que le gameplay est quasiment le même que le solo, à quelques exceptions près.

Bien évidemment, vous trouverez plusieurs modes de jeu, comme des parties confrontant 2 équipes, ou encore de la protection de VIP. Pour ma part, le meilleur mode reste la chasse à l’homme traditionnel, plus psychologique et stressant que les autres. Vous pourrez également faire évoluer votre personnage au fil des niveaux (car oui, vous gagnez de l’XP, comme dans tous les multis en fait). Il vous sera donc possible d’acheter des modules vous permettant par exemple, de sprinter plus vite, de vous déguiser en autre personnage temporairement ou encore d’utiliser une arme à feu. A vous de trouver la meilleure composition d’équipement. Attention toutefois : l’interêt du multi s’appuie sur sa communauté. Je veux dire par là qu’il n’est pas rare de tomber sur une partie où tout le monde courent après tout le monde, et que l’on assiste à de véritables guerre civile en plein milieu de la map. Dans cet aspect, le multi perd clairement de son charme. Dommage, car cela pourrait compromettre grandement la fréquentation et la durée de vie du multi.

Assassin’s Creed : Brotherhood, c’est un pari osé, c’est Ubi Soft qui décide de nous monter qu’on peut réaliser de bons jeux avec des fonctionnalités novatrices en très peu de temps. Même si le jeu n’invente rien et repose tout ces principes de base sur le précédent opus, on appréciera les nouveautés ajoutées à ce volet et on se réjouira de retrouver un Ezio à la tête d’une guilde d’Assassin. On regrettera cependant une IA aux réactions toujours aussi étrange, pour ne pas dire absurde et on regrettera l’absence de missions à plusieurs assassins. Cependant, le multi remporte son pari et donne un autre aspect au combat d’assassin, à l’aide d’un principe bien pensé et d’un gameplay intuitif.
PurplePanda
8
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le 25 janv. 2014

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