Assassin's Creed Origins - Un renouveau en demi-teinte

Après des échecs qualitatifs, Ubisoft avait décidé après Syndicate de faire une pause de 2 ans pour se concentrer sur ce Assassin's Creed Origins. Le problème de la licence depuis Black Flag, c'est ce problème d'identité. Concrètement, les cinq premiers opus sont généralement appréciés et considérés comme de jeux qualitatifs. Et la raison est très simple. Chacun de ses cinq premiers opus ont un fil rouge avec le personnage de Desmond Miles et cette guerre entre les Assassins et les Templiers. C'était la grosse force de la licence. Il n'y avait pas le bon côté ou le mauvais côté. C'était une guerre pour le crédo, la connaissance, les principes.

Alors qu'est ce qui s'est passé après Assassin's Creed III ? Et bien, les scénaristes ont délaissés la guerre entre les assassins et les templiers ainsi que les parties dans le futur qui donnaient un peu de dynamisme, et des enjeux. A la place, les scénaristes vont donner une grande importance à la période présenté. Donc la piraterie dans Black Flag, la révolution française dans Unity ou bien, le Londres victorien dans Syndicate. Les périodes prennent trop d'importance, et font oublier le plus important : le fil rouge qui est la guerre entre les templiers et les assassins. A la place, on a le droit à des guérillas, des personnages pas très intéressants et peu charismatiques. Ubisoft nous propose juste de parcourir des périodes sans forcément avoir un fil conducteur intéressant.

Voilà, c'était selon moi le problème des derniers Assassin's Creed avant l'opus Origins. Et alors ? Les deux ans ont-t-ils suffit à donner un second souffle à la série ? Oui et non à la fois. Scénaristiquement parlant, Origins est pareil que ses trois prédécesseurs. Clairement, je vais vous résumer la trame principale de Origins : "Bayek et sa femme vont vouloir venger la mort de son fils en tuant les personnes concernés". Voilà ... Rien de plus, et quand on sait que le jeu raconte les origines des assassins. Et bien, je trouve ça vachement faible comme raison pour créer un crédo. Je suis le premier à aimer les histoires de vengeances, et cela n'est pas vraiment le problème. Là on te raconte quand même qu'il y a deux parents qui vont créer l'ordre des assassins à cause de la mort de leurs fils. C'est ... décevant en faites. Mais vous savez c'est quoi le pire dans l'histoire ? C'est que quand le jeu se termine, c'est justement à ce moment là, que le jeu aurait dû commencer. Moi cette quête de vengeance ne m'intéresse pas plus que ça. Par contre, la création et le début de l'ordre aurait (je pense) plus apporter pour le background. Et heureusement que les deux DLC sont là pour confirmer un peu mes propos. En terme de scénario, les deux DLC sont assez faiblards, mais raconte quand même comment l'ordre survit quelques années après la création de cet ordre. Et franchement sur les rares cinématiques entre Bayek et les différents assassins, les interactivités sont cool. Et permettent de donner des enjeux.

Mais le jeu a malgré tout des qualités indéniables. Ses deux années auront permis de reboot le gameplay. Fini le parkour, et les quêtes d'Assassinats aux dimensions épiques. Place maintenant à un jeu aux dimensions RPG. Ce changement permet donc de renouveler la licence. Ce n'était pas forcément là, où les gens attendaient au tournant Ubisoft. Mais n'empêche que cela donne un second souffle à la licence, qui se confirmerait dans Odyssey. Dés le début du jeu, on voit très vite qu'on a une liberté assez incroyable dans le jeu. Et cette ambiance particulière propre à l'Égypte ancienne. Et c'est l'un des grosses forces de ce jeu. Malgré qu'encore une fois, la période historique est trop mis en avant et ne permets pas de faire progresser le fil rouge de la licence. Ubisoft retranscrit à brio, cette période. Le niveau de recherche à dû être phénoménales pour avoir ce degré de précision au niveau des détails. On a même le droit à un mode Discovery Tour, qui permet d'aller un peu plus loin dans cette période incroyable.

Et l'ambiance assez particulière de cette période, entre mysticisme et le glauque par moment. Ubisoft installe vraiment quelque chose, que je n'avais pas ressenti depuis la trilogie d'Ezio. On aime jouer à Assassin's Creed Origins car, on se investit dans l'univers qui paraît réaliste. Et j'ai envie de dire que les gens en intérêt, car, on en a pour une bonne quarantaine voir cinquantaine d'heures pour finir le jeu à 100%.

Un autre point assez fort dans ce jeu, et qui a typiquement été hérité du côté RPG du jeu, ce sont ces quêtes annexes. Certaines sont assez génériques. Mais il y a une bonne partie qui sont scénarisés (et sont parfois plus intéressantes que la quête principale), et donne du background aux personnages, et à Bayek qui en a bien besoin. Malgré qu'il est une plutôt bonne progression de son personnage. Bayek n'a pas vraiment de charisme. Et c'est vrai, que ça peut détacher les joueurs.

Mais cette dimension RPG va définitivement enlever toute l'identité des Assassin's Creed. Les quêtes d’assassinats sont peu vraiment intéressantes. C'est générique et sans saveurs. On a quand même le droit à quelques boss assez sympas sur la dernière partie de la trame principale (d'ailleurs la dernière heure de jeu est plutôt cool niveau mise en scène). Mais c'est une maigre consolation. Quand on voit à quel point, il y a aucune mise en scène dans ces quêtes qui faisait tout le charme de la série. C'est dommage ... On peut malgré tout à chaque fois, qu'on élimine un personnage important, avoir une scène Post-assassinat assez stylé graphiquement.

Donc oui, c'est assez compliqué de noter ce Assassin's Creed Origins. Autant, j'ai pas regretté mes 60 heures dessus (DLC compris). Autant, cet opus confirme cette grosse perte d'identité de la licence. L'immersion, la musique, ces années de recherches, le côté RPG me feront pas oublier le pourquoi j'aime cette licence à la base qui a perdu de sa superbe au fil des années. Le jeu peut être bon si tu n'as aucune attache à Assassin's Creed à la base.
Je suis pour le changement, ainsi que le renouvellement. Mais là, ce n'est pas qu'une histoire de renouvellement. Assassin's Creed Origins n'est pas un Assassin's Creed, mais un simple RPG dans l'Egypte ancienne qui utilise le nom d'une licence connu pour se vendre. L'opus n'apporte rien au background des assassins. Elle n'apporte rien au niveau du fil conducteur du présent, et de cette guerre entre les assassins et les templiers.
Assassin's Creed Origins apporte un renouveau à cette licence qui va diviser les joueurs.