Fessetival

Bayonetta est apparemment un titre culte, que certains considèrent comme étant un des plus grands jeux jamais sortis et, après avoir terminé cette fameuse version PC sortie récemment, je ne comprends pas ce statut.

Il y a une chose qu'on ne peut enlever à Bayonetta : la qualité de son gameplay de Beat'em Up. Les combats sont nerveux, proposent beaucoup de combos et de techniques différents, les coups s'enchaînent à la perfection et le Witch Time qui s'active lorsqu'on réussi une esquive parfaite est une excellente idée. On y retrouve un côté Devil May Cry (le premier) en plus moderne, plus fluide et ça fait plaisir. Mais...

... tout le reste pêche. Le rythme du jeu est une catastrophe, l'action est sans arrêt coupée par des cutscenes longues et inintéressantes, et le jeu est bourré de QTE. Le genre de QTE chiants et inopinés qui nous obligent à garder la manette en main et à rester sur le qui-vive constamment. Les niveaux, qui sont presque tous complètement oubliables par leur design, sont parsemés de phases de plate-formes ratées et irritantes à cause d'une caméra complètement conne qui se recadre instantanément dès qu'on lâche le stick droit : par exemple, au moment de sauter, elle nous montre le ciel. Parce que ne pas savoir où notre personnage va atterrir rajoute du piquant à la vie, probablement. Pour information, sur une bonne dizaine de morts lors de ma partie, une seule est arrivée en combat. Pour le reste, ce ne sont que des QTE inattendus ou des sauts dans le vide.
Histoire de varier les plaisirs et de rendre "hommage" à de vieux jeux SEGA, Bayonetta tente parfois de proposer des phases en véhicules. Si celles en motos sont tout au plus ennuyantes, celle à dos de missile nous file carrément la gerbe en plus d'avoir un gameplay débile.

Mais ce n'est pas tout. Les fameuses cutscenes nous narrent une histoire inintéressante, peu originale et surtout avec un sérieux en totale contradiction avec le ton et l'univers du jeu. Car l'univers de Bayonetta est un gros bordel, un joyeux foutoir volontairement incompréhensible dans lequel les règles physiques n'existent plus. Et puis il y a cette avalanche de mauvais goût assumé, ce personnage principal, Bayonetta donc, aux proportions douteuses (2m de jambes, gros cul et grosse poitrine, un cou de 75cm et une toute petite tête) qui prend constamment des poses suggestives, les développeurs nous gratinant de nombreux gros plans sur ses seins ou ses fesses, quand ce n'est pas pour nous montrer des fions ou des vagins lumineux (véridique) dans une farandole de beaufitude qui est étrangement bien tolérée. Cerise sur le gâteau, le tout est enrobé de musique acid-jazz et cet ensemble parfait créera une dissonance cognitive allant jusqu'au malaise total lorsque, après un bien trop long épilogue, le jeu vous gratifie d'une ridicule vidéo de danse de Bayonetta.

Il y a bien sûr de bonnes choses dans ce Bayonetta, je pense notamment aux combats de boss, gigantesques et aux designs intéressants, et à ses bonnes idées de gameplay. Malheureusement, il ne restera dans mon souvenir qu'un jeu gueulard, au mauvais goût prononcé et à la beauferie de chaque instant qui m'a donné la migraine. Dommage car si le jeu avait eu moins de phases de plateformes ratées, un univers un peu plus terre à terre, une héroïne moins insupportable et un scénario correct ou moins présent, ç'aurait été un vrai plaisir. En l'état, il est juste lourdingue.