Bayonetta 2
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Bayonetta 2

Jeu de Platinum Games et Nintendo (2014Nintendo Switch)

Quelques temps après avoir découvert le plutôt bon Bayonetta sur PS4, j’ai « switché » sur Nintendo Switch Lite pour pouvoir profiter de sa suite, sortie exclusivement à l’époque sur Wii U en 2014, puis par la suite réadapté sur la switch à partir de 2018. Pour notre plus grand bonheur ? Certainement.


Il est temps de rendre hommage à notre diva lunaire préférée, et de voir si, oui ou non, le passage chez nintendo a été bénéfique pour la sorcière de l’umbra, après un premier épisode qui était de mon point de vue, beaucoup trop orienté hardcore gamer, même sur son mode normal !


1. A la fois sequel et préquel, la (fausse) bonne idée ?


Bayonetta 2 se paie le luxe d’être à la fois la suite et également le préquel de Bayonetta d’une certaine façon que je tairais pour ne pas dévoiler trop de l’intrigue. Nous retrouvons la sorcière Cereza ( Bayonetta pour les intimes) en plein shopping de Noël, lorsque des anges font interruption pour l’attaquer. Dans la panique, Jeanne, sa meilleure amie également sorcière, se fait voler son âme par des démons.


Bayonetta a donc 24 heures pour aller au purgatoire pour récupérer l’âme de Jeanne, sous peine de la voir mourrir pour de bon. En chemin, elle rencontrera Loki, un mystérieux adolescent qui doit absolument gravir une montagne sacrée pour y faire quelque chose d’important. Bayonetta pourra compter sur Luka, Enzo et Rodin, les personnages secondaires déjà présent dans le premier opus, pour l’épauler dans cette nouvelle aventure, et il se peut même de recroiser d’anciens ennemis, qui seront peut-être un peu moins antipathiques cette fois-ci...


Contrairement à ce que je lis souvent, je trouve que le scénario de Bayonetta est relativement intéressant, sans être non plus transcendant. On est sur un assez bon dosage entre humour et « pathos » quand il le faut, d’autant plus que Bayonetta 2 présente davantage la sorcière sous un coté héroïque que sur un coté anti-héroïque. Certes, elle est toujours provocante, toujours érotisée over the top pour créer une ambiance fun et déjantée, et on sent que le passage chez Nintendo a légèrement adoucit Bayonetta. Comprenez bien que vous aurez toujours des positions suggestives, des références à connotations sexuelles, de la violence, des injures et des punchlines, j’ai trouvé ça simplement moins poussé que le premier. Cela n’est aucunement un défaut, je le constate juste. On est passé d’un Pegi 18+ à un Pegi 16+.


Ensuite ce scénario est intéressant... Mais beaucoup moins que le premier. La faute à Loki que je trouve moins apte à remplacer le rôle que tenait Luka et Jeanne dans le premier opus. C’est un adolescent avec la langue bien pendue, Bayonetta se prend d’affection pour lui parce que j’imagine qu’entre amnésiques on se soutient ,et j’ai moins accroché à cette relation entre les deux. Bayonetta est beaucoup trop sympathique avec lui, malgré quelques punchlines, et ça déteint un peu sur la personnalité lunaire qu’elle avait dans le premier opus.


Si certains personnages secondaires comme Enzo ou Rodin prennent un peu de galon dans cet opus, certains comme Jeanne et Luka sont relégués au second plan. Luka qui avait un rôle à la fois de comic relief et de personnage secondaire dans le premier opus, se retrouve dans le second opus propulsé au rang de débile pour amuser la galerie, avec un nouveau character design moins réussi. Jeanne est là de manière sporadique, un comble alors que la quête de Bayonetta tourne autour d’elle. En résumé, Bayonetta 2 développe le personnage au contact d’autres personnages, dont certains nouveaux qui n’ont pas le charisme de Jeanne ou Luka ( dans le premier opus).


Reste que l’idée d’avoir fait de Bayonetta 2 une sequel et un prequel en même temps, en bouclant la boucle induite par le premier volet, et en incitant les joueurs à refaire le premier volet pour avoir une meilleure perspective des événements, c’est une bonne idée. Le boss de fin de Bayonetta 2 est indirectement l’antagoniste du premier volet.


Dernière chose sur ce scénario de Bayonetta 2, l’histoire est davantage nuancée par rapport au premier. On est moins sur l’opposition lumière et ombre, on se rend compte que les deux sont capables de coopérer, parfois de fusionner, et surtout Bayonetta affronte à la fois majoritairement des anges, mais également des démons dans cet opus.


2. Un gameplay sublimé ?


Bon, il est temps de venir sur le coeur du jeu. Son gameplay. Le passage chez Nintendo a été bénéfique un point. Le coté hardcore gamer a reculé pour proposer un meilleur équilibre sur le mode normal. Résultat ? On a affaire à une version certes 1,5 du gameplay de Bayonetta, et tellement plus jouissive. Ce qui a été rajouté principalement:



  • Une super attaque de l’umbra

  • La possibilité pour Bayonetta de voler par moments

  • Le jeu est moins punitif, plus permissif

  • Les QTE sont moins fréquents, et plus faciles à effectuer

  • Bayonetta peut davantage interagir avec les ennemis

  • Bayonetta est davantage customisable niveau armement ( épée, fouet, arc...), également au niveau des artefacts

  • Le jeu gagne en fluidité


Il existe également des phases sous-marines, où Bayonetta se transforme en serpent de mer. Les phases de shoot em up sont toujours présentes, il y a quelques petites énigmes et phases de plateformes. Le jeu utilise l’écran tactile de la switch, puisque c’est un portage de la wii u.


Les combats de boss sont également peut-être mieux mis en scène, avec davantage de checkpoint et un meilleur focus de la caméra. Bref, je vais pas m’éterniser davantage sur le gameplay, c’est comme le 1, en mieux, c’est une suite qui apporte enfin le confort que je souhaitais dans Bayonetta, surtout pour un mode normal. Le jeu est pas trop difficile, avec certains pics de tension par moment.


3. Version 1,5: Avantages et limites


Bayonetta 2 est clairement une version 1,5 plus qu’une véritable suite. Cependant, le jeu à apporté un confort de jeu et une maitrise du beat them all telle que, il vaut largement le coup, même si c’est une sorte d’add-on en quelque sorte.


Cependant, j’ai éprouvé les limites de la conception de ce genre de suite. J’espère que Bayonetta 3 sera une vraie suite avec des changements encore plus importants. Bayonetta 2 a retiré le Mini-jeu angel attack, c’est dommage.
Cependant, on a toujours accès au magasin de Rodin qui est un peu plus conséquent que dans le premier opus.


Ce qui m’a un peu gêné dans ce Bayonetta, et qui fait que je ne lui attribue pas un 9 ou 10, c’est que j’ai trouvé l’aventure solo inégale. Déjà, on est sur un titre plus court que le premier, comptez 7/8h pour le faire dans un premier run, contre 10/12h pour le faire lors de Bayonetta 1. Ensuite, j’ai trouvé le premier tiers exceptionnel de qualité ( malgré des environnements qui faisaient penser parfois à Vigrid), un deuxième tiers déjà plus poussif, et un dernier tiers qui certes a des idées, mais qui se vautre un peu trop dans le recyclage et l’expéditif. Revoir Vigrid est sympathique, oui, mais pour moi c’est du recyclage des assets du premier volet. La phase avec le mécha est bien faite, et cela ne m’a pas emballé plus que cela. Finir sur un dernier chapitre avec moitié phase de shoot em up puis boss final, j’ai trouvé ça un peu facile.


Bayonetta 2 sur son dernier tiers voir dernier quart, déçoit un peu. J’ai eu l’impression que la fin était trop expédiée. La maitrise totale du premier tiers, et du second tiers du jeu ( malgré un début d’errements), je la retrouve beaucoup moins dans le dernier tiers.


Est-ce que le modo solo de Bayonetta 2 a été revu légérement à la baisse par rapport au développement d’un mode multi ( double apothéose, je n’en parlerai pas car le multijoueur ne m’intéresse pas) ? Je me pose la question. Reste que cette version 1,5 change le character design de Bayonetta ( cheveux courts, nouvelle tenue, plus de bleu dans les couleurs du jeu) ainsi que son thème principal, « Tomorrow is mine » qui atomise « fly me to the moon » ( OST toujours aussi qualitative d’ailleurs).


Conclusion


Bayonetta 2 est un grand cru de la Nintendo switch. C’est probablement le meilleur beat them all auquel j’ai joué de ma vie, et c’est un gain de confort par rapport au premier opus. Est ce que vous devriez jouer à Bayonetta 2 ? Certainement. Vous avez aimé le premier volet, vous allez adorer cette suite qui fait tout presque en mieux.


Presque parce que Hideki Kamiya n’était que superviseur sur cette suite, et non totalement aux manettes. Et je pense que ça joue un peu sur l’avis que je vais donner sur ce soft. Je préfère Bayonetta 1 sur son fond plutôt que sa forme, et je préfère Bayonetta 2 sur sa forme ( gameplay ) plutôt que son fond ( histoire et cohérence).


Bayonetta 2 est excellent, et il loupe le rang de jeu culte pour une seule raison: j’ai senti que le mode solo a été expédié sur la fin, avec du recyclage, avec un dénouement expéditif, et je pense que c’est probablement parce que les développeurs voulaient aussi allouer du temps sur la partie multi du titre. Certes, le solo est moins long que le premier, et il y a des arènes de combat bonus solo qui viennent allonger le titre, et il est tellement qualitatif que franchement, ça passe pour cette fois. Par contre, j’espère vraiment que Bayonetta 3 fusionnera à la fois le gameplay du 2 ( en encore mieux) et l’histoire du 1, pour créer le jeu ultime.


C’est ça mon principal argument sur ce jeu, on est pas encore sur la version ultime de cette série avec Bayonetta 2 car si cet opus apporte énormément et corrige de nombreux points qui faisaient défaut au premier, il perd quelques trucs qui m’ont (un peu) dérangé dans la suite.


Reste que c’est une très bonne pioche sur Nintendo Switch, Bayonetta 1 était bien, là je peux le dire vraiment, Bayonetta 2 est vraiment très bien tendance excellent. On est pas encore sur le chef d’oeuvre vidéoludique, on en est plus très loin non plus, encore un petit effort avec Bayonetta 3 et je suis certain que c’est l’opus qui mettra tout le monde d’accord, tant sur le fond, que sur la forme.


Merci à Nintendo, Sega et Platinum Games de nous avoir livré un jeu d’une telle qualité, vivement la suite.

SpiderVelvet
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Créée

le 8 août 2021

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SpiderVelvet

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