Binary Domain
6.6
Binary Domain

Jeu de Ryû ga Gotoku Studio, Devil's Details et Sega (2012PlayStation 3)

Toshihiro Nagoshi.
C'est un peu le créateur d'une saga que j'adore : Yakuza.
Mais c'est aussi un mec talentueux qui bosse chez Sega depuis longtemps et qui a participé au développement de titres cultes comme Daytona USA, Shenmue ou encore F-Zero GX.
Quand j'ai lu qu'il s'occupait de Binary Domain, un jeu d'action sur consoles actuelles, j'étais impatient d'en savoir plus ayant succombé à ses dernières productions, à savoir Yakuza 3 & 4.

Cela se voit d'ailleurs direct dans le jeu, les visages sont très proches de ceux des derniers Yakuza : expressifs et réalistes.
J'avais tout de même peur de me retrouver face à un jeu très bien scénarisé comme les Yak' mais un peu bancal niveau action (cf le spin off Yakuza Dead Souls).
Finalement c'est tout le contraire.
Qu'on soit clair, Binary Domain est un jeu d'action très solide qui se place facilement dans ce qui se fait de mieux dans le genre : les gunfights sont jouissifs avec une fluidité exemplaire dans les mouvements/déplacements, les boss sont géniaux, le level design est correct et la diversité des situations permet de maintenir un rythme respectable.
Et en plus le jeu se permet d'être relativement long.

MAIS
Mais mais... Là où j'ai pris une douche froide, c'est au niveau du scénar et des personnages. BD c'est tout simplement l'antithèse des Yakuza à ce niveau, à croire que Nagoshi ai absolument voulu faire un jeu "occidentalisé" pour gros cons.
Le postulat de départ, fortement inspiré de Ghost in the Shell (saga dont je suis fan en passant), est très intéressant.
Malheureusement ce n'est qu'un énorme prétexte pour faire un jeu d'action décérébré, car malgré le twist de fin bien pensé, tout est très peu développé et extremement manichéen.
Pire, les personnages sont complètement à chier et gâchent encore plus le tableau, car entre le gros black qui parle comme une caillera, le beauf qu'on incarne et la Chinoise pseudo-hautaine, j'en avais ma claque de les entendre ces débiles.
Sérieusement, c'est horrible, c'est laid, nom de Zeus ces persos perraves. (je me défoule un peu désolé)
Mais j'ai tout de même encaissé car encore une fois, le twist de fin montre que les devs ne se sont pas totalement vendus aux ricains malgré le style du soft et ça fait plaisir, ceux qui ont fait le jeu comprendront.

Binary Domain n'est pas qu'un "bête" TPS, il fourmille aussi de bonnes idées malgré l'écrasante absence d'un mode coop.
Déjà on ne se retrouve jamais seuls et on peut filer des ordres à nos alliés. L'option est peu utile au final car leur IA est bien fichue (oui !), mais elle le devient pour remettre notre perso sur pieds en cas de KO, dans la mesure du possible.
On peut également citer quelques points sympas comme le fait de pouvoir upgrader les armes/armures/capacités de nos personnages.
Les crédits pour les upgrades sont obtenus d'une manière hyper bien pensée.
Les ennemis étant tous des cyborgs, si vous pétez différentes pièces de leurs armures, ou si vous enchainez par exemple, jambes + tête, vous gagnerez plus de crédits qu'en les bourrinant normalement.
Mieux encore, plus vous jouez correctement en protégeant vos alliés ou en enchainant les combos, plus ces derniers vous apprécieront et vous obéiront au doigt et à l'œil, sinon ils vous enverront chier.
Ces jauges de "confiance" influencent également un peu le déroulement du (maigre) scénario.
En gros le jeu force à bien jouer avec un coté clairement arcade, Sega oblige, et ça c'est excellent.
(à noter qu'il y a du friendly fire qui peut faire baisser les jauges si vous faites pas gaffe)

Petite déception quand même concernant les phases de questions/réponses qui ponctuent le jeu entre le héros et les coéquipiers : les "bonnes" réponses à donner sont à 90% positives, avec des mots souvent pas cohérents et simplistes du genre "Ouais !" "Putain." "Ok !" "Connard !"
Sans intérêt.

Graphiquement c'est très correct dans l'ensemble, on est loin d'un Vanquish (la référence absolue du style pour ma part) mais c'est plutôt propre avec des effets de qualité. Je regrette juste que le Tokyo futuriste dans lequel on évolue soit aussi terne et froid. C'est sans aucun doute le choix des développeurs vu le contexte, mais j'aurais aimé plus de détails et de couleurs.

Au final, Binary Domain est une agréable surprise mais aussi une énorme déception : avec des personnages un poil plus travaillés, des dialogues mieux écrits, un scénario plus approfondi et la présence d'un mode coopératif, le soft de Sega aurait vraiment gagné de l'ampleur pour devenir une référence absolue.
Dans l'état, le soft est déjà pour moi une référence du Third Person Shooter, et c'est déjà pas mal.

Créée

le 13 juin 2012

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Raoh

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