C'est assez dur d'oublier l'univers incroyable auquel Bioshock nous confronte. Des années après ma première prise en main du premier volet, je me souviens encore avec précision certains détails, le genre de détails facilement oubliés sur d'autres jeux, une fois terminés. Et c'est donc avec ses souvenirs mémorables que j'ai lancé ce second épisode.
Dès les premières minutes, on replonge instantanément dans l'ambiance torturée propre à la cité sous-marine de Rapture. On y retrouve également cette patte artistique si particulière et reconnaissable au premier coup d'oeil. Tout semble indiquer que la folie rôde toujours et que quelqu'un aurait pris la relève.
Mais avant de continuer, je dois vous avouer une chose. Si la direction artistique de Bioshock est particulièrement réussie, elle ne m'a pour autant pas convaincu. L'univers Steampunk est à mes yeux tellement antinomique avec sa technologie et ses vieux bibelots préhistoriques, que j'ai décroché du premier volet un certain nombre de fois avant de comprendre pourquoi.
Retrouvant cet univers trait pour trait ici, j'ai préféré mettre de côté ce sentiment d'inadéquation, pour me concentrer sur ce que me propose cette suite.
Je me retrouve donc dans la peau d'un Big Daddy à la recherche de ma propre fille, enlevée par la femme qui semble avoir repris les rênes de Rapture. Cette héritière dérangée prend plaisir à diffuser sa propagande utopique à travers tous les niveaux du jeu. Le scénario ne surprend pas vraiment, mais se laisse parcourir avec un certain intérêt.
Au rayon des reproches, je dois dire que cette suite ressemble de très près à une suite 1.5 du premier épisode. Ce n'est pas forcément un mal, mais j'aurais préféré voir un peu plus de nouveautés. On y retrouve les mêmes chrosômes, le même moteur graphique (amélioré ?), les mêmes plasmides, beaucoup de mêmes assets (menus, textures, models, etc…), et puis aussi les mêmes bugs sonores étranges qui cassent l'immersion.
Tout cela sent la non prise de risque permanente pour ne pas déplaire aux fans de la première heure.
Malgré ces détails, cela ne m'a pas empêché de prendre plaisir à me replonger dans cet univers fort et marquant. Je dois dire que l'idée de prendre le contrôle d'un Big Daddy est assez plaisante, même si la difficulté ne nous permet pas toujours de comparer notre résistance à celles des autres Big Daddy.
Il n'est pas rare de se prendre des claques assez violentes sans trop comprendre pourquoi. Mais on comprend vite comment éviter la Vita-Chambre en enchainant les pouvoirs des plasmides toujours aussi jouissifs à utiliser, en tout cas bien plus que les armes proposées qui restent assez molles dans l'ensemble.
Et puis mon scepticisme grandissant niveau après niveau s'est vu brutalement calmé dans la dernière partie du jeu. Enfin de l'inattendu et de l'originalité. Voir à travers les yeux des petites soeurs innocentes et leur interprétation faussée de ce monde qui a sombré dans la folie, vient apporter une touche de poésie à tout ce désespoir. Et c'est sans parler du duo de fin de partie qui, pour le coup, apporte vraiment un plus au gameplay du premier épisode.
Pour résumer, c'est classique voire un peu flemmard mais plutôt plaisant à vivre même si le scénario laisse le joueur un peu sur sa faim.
Terminé le 16 juillet 2016.
Mon Backlog : http://monbacklog.tumblr.com/post/147617220529/39-bioshock-2