BioShock Infinite par Filth in Black

Alors que jusqu'en 2007, je ne jouais quasiment qu'a des RGP, et que j'avais les FPS en horreur, les critiques dithyrambique du BioShock premier du nom avait néanmoins su titiller ma curiosité de par son univers et le fait qu'il y ait un (tout petit) coté RPG, justement. Je décidais, donc, de m'essayer à ce titre, et là j'ai exploré une ville, Rapture, dont le nom éveille désormais des souvenirs et des émotions comme le jeu vidéo nous offre que trop rarement, j'ai découvert une mythologie aussi fascinante que terrifiante et suis resté sur le cul suite à un twist devenu culte. Bref, BioShock fait partie de ces jeux qui ont marqué de manière indélébile ma vie de joueur, et autant dire que depuis, c'est avec une certaine impatience que j'attends chaque nouveau volet, et même si BioShock 2 était un poil en deçà de l'original, et que pour ce BioShock Infinite il faudrait faire sans Rapture, ma foi en la série est toujours resté intacte, et Ken Levine et son équipe m'ont prouvé que j'avais eu raison!

Alors, oui, on aurait pu craindre que déplacer l'action de "sous les mers" à "au dessus des nuages" joue en la défaveur de cet opus, mais la ville volante de Columbia possède elle aussi son aura, sa personnalité (vous baverez quelque litres lors de vos premiers pas dans Columbia, croyez-moi!), et derrière ses airs de cité modèle irréprochable, on se rend vite compte que ça n'est qu'une façade et que l'envers du décor est plus pourri et corrompu que ce que l'on aurai pu croire. De ce coté la cité de Zachary Comstock, n'a rien à envier à celle d'Andrew Ryan.

Autre nouveauté de ce volet, Elizabeth. En effet, cette fois-ci nous avons le droit à un side kick pour nous aider dans notre aventure. Et si on avait pu craindre le pire de ce coté là (devoir protéger constamment un PNJ à l'IA digne d'un Lemmings, par exemlple), bah il n'en est rien puisque la demoiselle filera se planquer illico lors des fusillades, nous balançant quelques trousse de soins, cristaux ou munitions si le besoins s'en fait sentir (à condition de ne pas trop en abuser non plus...), Mais surtout Elizabeth a un pouvoir, elle peut ouvrir des failles vers d'autres univers et en importer certains éléments (crochets pour se suspendre, tourelles, mur pour se couvrir etc...). Et sans entrer dans les détails, les failles font partie intégrante du scénario. Le gameplay va dans le sens de l'intrigue (et vis versa) et ça, c'est intelligent.
De plus la relation qu'elle entretient avec DeWitt (le joueur) va évoluer progressivement et finalement on ressentira une certaine empathie pour ce petit bout de femme.

L'intrigue quant à elle se complexifiera progressivement, et deviendra de plus en plus jubilatoires réservant son lot de surprises et de rebondissements. On notera, d'ailleurs que le scénario se situe un cran au dessus de ce que l'on a l'habitude de voir dans un jeu. Mais je n'en dirai pas plus pour éviter de spoiler le jeu.

Après on pourrait reprocher au titre de proposer moins de Tonic (équivalents des plasmide de Rapture) que ces prédécesseurs, que l'on ne puisse trimbaler que 2 armes à la fois (contre tout un arsenal auparavant...), que Columbia soit quand même moins poétique que Rapture, Mais ça serait vraiment chipoter, quant on voit la baffe énorme que se prend 10/15h durant.

BioShock Infinite redéfinit BioShock de façon magistral. Et on tient là, l'un des tout meilleurs jeu de l'année, sinon le meilleurs tant il me semble difficile de faire mieux avant un bon moment (mais je vais attendre de tater "The Last of US"avant de porter un jugement définitif!)