Non, Bioshock Infinite n'est pas intéressant pour sa narration. Si elle avait été celle d'un film, jamais on aurait laissé passer tant de clichés et de rebondissements superficiels jusqu'à l'écoeurement. Il n'y a rien, absolument rien, dans le scénario du jeu, qui innove un tant soit peu, et qui justifie le battage médiatique autour de ce jeu. Mélasserie philo-crétine sur le fascisme et les univers parallèles, tout juste bonne pour une série Z à petit budget dans les années 80, Bioshock Infinite se paie le luxe d'être d'une prétention sans borne dans sa mise en scène. On passe sur le clin d'oeil appuyé à Bioshock premier du nom (le seul chef d'oeuvre de la saga), inutile et grossier.
Non, Bioshock Infinite ne vaut pas le détour pour son gameplay. Ce n'était déjà pas le point fort du premier opus. Aujourd'hui, rien n'a changé : c'est mou, peu de pouvoirs sont réellement intéressants ou efficaces, la maniabilité n'est pas assez souple, et le comportement des ennemis est ridicule.
Non, Bioshock n'est pas original pour son univers. C'est Rapture transposé dans le ciel. L'imagerie est, sinon cohérente avec le reste de la saga, finalement peu inventive, se contentant de refourguer une esthétique steampunk déjà connue sans chercher à réfléchir à ce que vivre dans le ciel doit changer à la vie des gens. Dans le premier opus, la réflexion sociale et l'univers prenaient vie grâce à des maps et à un level design excellents : jardins d'acclimatation, casino, etc. Là, tout est vu sous le prisme "Candyland et jeux mécaniques".
Bref, Bioshock Infinite n'est pas une insulte à ses prédécesseurs, mais son scénario est une guimauve incompréhensible, qui mêle tout sans s'intéresser à rien, et son univers ne crée plus la surprise.
