Tranchant avec l'univers sombre de Rapture, ce nouveau Bioshock transporte le joueur dans la fabuleuse Columbia, baignée de lumière et de couleurs. Le moins que l'on plus puisse dire c'est que le visuel est à couper le souffle et le jeu constitue une véritable leçon artistique ; une bonne composition d'image, des lumières soignées et une mise en scène réfléchie, c'est là que réside la beauté d'une image et non dans une surenchère d'effets spéciaux. Le parallèle avec le cinéma se fait d'ailleurs très aisément, et Bioshock Infinite fait appel aux bonnes références en la matière. Le décor n'est pas simplement beau, il est aussi très riche et rempli de petits détails qui mettent le joueur dans l'ambiance ; et le résultat est un régal pour les yeux.
Dès le début, le joueur est placé face à un objectif simple : sauver une jeune femme du nom d'Elizabeth. Mais cette intrigue vieille comme le monde se complexifie rapidement lorsque le héros se rend compte que son objectif sera plus compliqué que prévu et ne sera que le début d'une aventure plus grande, avec Elizabeth à ses côtés. Et c'est cette jeune femme qui fait toute la force de Bioshock Infinite. En premier lieu, il ne s'agit pas d'un personnage féminin cliché comme il en existe tant d'autre, ce qui est toujours agréable et même nécessaire, car parcourir le monde en tenant en laisse un personnage non-joueur vide et banal serait un véritable fardeux.
Mais au contraire, le personnage d'Elizabeth présente beaucoup de relief, elle ne suit pas le joueur au pixel mais se promène aux alentours, se pose contre un mur ou devant une vitrine lorsque le rythme ralenti, commente son environnement, les choix du joueur... ces petits détails donnent vraiment l'impression d'avoir à faire à un être vivant et complexe et non un simple robot que l'on escorte d'un point à un autre du jeu. Je dirais même que tout cela favorise l'attachement au personnage, et l'on comprend bien vite que c'est exactement ce que les développeurs recherchaient.
J'ai entendu un certain nombre de joueurs se plaindre du scénario de Bioshock Infinite, le taxant d'incohérent, mais je n'ai jamais vu d'argument derrière cette complainte. En réalité, l'histoire tient la route et se déroule de manière brillante. Irrational Games nous avait habitué à une grande qualité scénaristique et Bioshock Infinite en est l'apogée.
Le jeu aurait pu être un véritable chef d'œuvre sur toute la ligne si ce n'est pour son gameplay. Comme je l'ai déjà fait remarqué sur les autres volets de la saga, ce dernier est d'un classique un peu déconcertant. On y retrouve les mêmes clichés et mécanismes qui ont marqués le genre FPS depuis ses débuts. Pourtant le jeu n'est pas déplaisant, loin de là, mais s'il avait pris quelques risques, tenté d'amener quelques innovations... D'un autre côté, on peut comprendre la volonté des développeurs de se reposer sur un gameplay qui a fait ses preuves pour se faire discret et laisser la part belle à l'histoire.