BioShock Infinite
7.5
BioShock Infinite

Jeu de Irrational Games et 2K Games (2013Xbox 360)

Je suis ennuyé.
Voila, Bioshock Infinite m’ennuie. Et ça me fait mal de l’avouer.

Je vais décomposer mon avis en deux volets : le jeu et mes attentes.

Le jeu :
Columbia est une chouette ville, rien à dire là-dessus. Mais je trouve que tout se ressemble plus ou moins. Passé la première heure ou l’on découvre l’univers, ou l’on voit les bâtiments flotter, l’effet s’estompe assez vite et je n’ai plus pensé à être dans une ville volante. Pour quelles conséquences d’ailleurs ? Hormis l’univers en lui-même, cela n’a que peu d’incidence sur le level design ou dans le gameplay.
En effet, on passe beaucoup de temps dans des immeubles, ce qui ne me dérange pas, mais pour le coup, l’effet ville volante, on s’en cogne un peu. De plus, l’idée que toutes les rues, tout les bâtiments, toutes les pièces se ressemblent, tout au long du jeu, a méchamment persistée. Et n’est jamais partie. C’est la le problème. Le jeu est foutrement générique.
Le concept de ville volante aurait du être plus prononcé. Le principe de l’aérotram aurait pu y contribuer mais dans les faits, on le prend 10 fois dans le jeu et ça ne vous manquera pas. Il est impossible de viser ou de construire une stratégie sur ce truc. C’est pourquoi les dévs. ont eu la charmante idée d’inclure 78 équipements qui s’y rattachent. Ouai mais non. Rien à foutre, rien à foutre et rien à foutre. L’équipement, encore un truc dont on se fout éperdument d’ailleurs.

Concernant le gameplay, les plasmides ont été remplacés par des toniques. C’est quasiment la même chose sauf qu’on perd en possibilités. Ces pouvoirs ne se combinent plus aussi bien que dans Bioshock. Certains pouvoirs permettent de poser des pièges qui sont parait-il puissants, mais que l’on n’utilisera jamais ou presque.
Les armes m’ont fait chier aussi. Il y a quatre mitraillettes dans le jeu qui se ressemblent quasiment toutes. Seulement les développeurs ont changé les noms des armes pour nous faire croire que ce ne sont pas les mêmes. Ouai mais mon cul. La mitraillette, le réflecteur, le machin truc et le bidule chouette n’ont quasi aucunes différences. Merci mais c’est très limite.
Les upgrades d’armes ne changent presque rien. J’ai upgradé quelques armes et je n’ai pas vu de différences notables. De plus, le skin de l’arme reste identique contrairement à Bioshock qui, en plus de faire évoluer l’aspect visuel de l’arme apportait de vraies innovations à cette dernière. Le reste des armes est classique, rien à dire de spécial. Aucune arme ne m’a spécialement marquée, ni aucun toniques d’ailleurs.
La sur-présence du loot m’a bien sur-gavée les burnes également. Au lieu de profiter des décors (qui se ressemblent tous de toute façon), on passe son temps à fouiller des poubelles et des bureaux. J’ai du ouvrir 1543 bureaux et fouiller 759 poubelles. Putain ce que c’est casse couilles. Il n’y a pas un mec en 5 années de dév. qui s’est dit « Wo !! Attendez-la ! Je crois que notre système de loot est mal foutu les mecs ! C’est mal dosé ! ». Tant pis.

Mes attentes :
Je n’avais pas regardé les vidéos du jeu histoire de garder la surprise entière. J’étais donc fin prêt et je n’avais aucun à priori sur le jeu excepté celui de jouer à un très bon jeu. Je nourrissais même l’espoir de jouer à un grand jeu.
Je n’avais donc pas d’attente et c’est vierge et enthousiaste que je me suis lancé dans Columbia.
Mais le jeu terminé, je suis obligé de le comparer à Bioshock, c’est une évidence, les dévs nous y encourageant d’eux-mêmes : le nom du jeu, les musiques bruitages, la typographie typique,…

Et maintenant que je compare, le constat fait mal :
- Level design beaucoup moins riche. La ou B1 nous emmenait voir la rapture des riches, la rapture des pauvres, la rapture industrielle (les dessous de rapture), la rapture des loisirs (Sander C.), la rapture secrète (derniers niveaux, orphelinat, etc…), la rapture charmeuse et charmante (les jardins), la rapture pavillonaire, BI se contente de nous montrer des immeubles, des couloirs et des salles. La ou le level design de B1 racontait une histoire, celui de BI raconte… euh. Ben pas grand-chose en fait.
- Ou sont les idées qui bottent le cul ? Dans B1, le joueur perdait toutes ces armes, ces plasmides déconnaient, on vous transformait en Big Daddy, on vous manipulait. Dans BI on..euh merde.
- Ou sont les bonnes armes et les bons plasmides ? Dans BI, on a le droit à des armes qui se ressemblent, des toniques sans beaucoup de saveur, on perd les différents types de munitions, on gagne des équipements dont on se fout franchement pas mal.
- Ou sont les choix ? Bien que limité, le fait de pouvoir tuer une petite fille était quand même très fort.
- Ou sont les boss, rencontres épiques ? Les big Daddy de B1 étaient des adversaires exceptionnels qui offraient un challenge à la hauteur du joueur ainsi qu’une récompense à leur hauteur (une fillette). Le choix était d’ailleurs donné de les combattre ou non. Rien de tel dans BI. Je ne demandai pas de Big Daddy, ce n’est pas le même jeu, mais à quoi ça sert de faire un jeu moins intense que celui qui précède ?

Reste maintenant le cas du scénario et d’Elisabeth.

Concernant le scénario, j’ai passé la totalité de l’histoire dans le flou en me demandant si tout ce foutoir allait bien nous mener quelque part. Cela ne me dérange absolument pas, j’aime me questionner et que l’on me donne les réponses ou les axes de réflexion à la fin, pour que tout prenne subitement un sens.
Reste que ds BI, cela ne m’a pas parlé. Jouer 14h dans le flou et me voir prendre une cinématique de 15min à la fin, soit, mais j’ai franchement eu du mal à piger. Une deuxième vision m’a permis de mettre plus de choses au clair mais reste des zones d’ombre. Pourquoi pas, j’ai déjà prévu de refaire le jeu pour conforter ou invalidé mon avis.
Mais quoi qu’il en soit, Bioshock racontait son histoire de multiples façons (Rapture, sa ville, ses habitants), les journaux audio, les événements (la mise en abime de la transformation en Big Daddy, la visite de l’orphelinat et des cellules des petites filles,…) et surtout il la racontait de manière progressive.
Ce n’est pas le cas de ce BI. Je ne dis pas que l’histoire n’est pas bonne mais j’avoue avoir été, être perdu. Mais j’aurai surement un autre avis après avoir refait le jeu. J’espère trouver le scénar excellent, tout comme celui de B1 m’a stupéfié au fil de mes parties successives.

Elisabeth enfin. Bon, je ne comprends pas l’engouement autour de ce personnage. Okay c’est un bon personnage mais ça n’a pas pris avec moi. L’impact émotionnel a été limité. Rien à dire de plus sur elle.

Bon voila, je suis surement sévère et j’ai bien l’intention de refaire le jeu pour me faire une autre opinion. Maintenant que je l’ai appréhendé dans sa globalité, peut être que le scénar va plus me parler, peut être qu’Elisabeth va prendre une autre dimension. Je n’étais peut être pas dans un bon état d’esprit pour découvrir ce Bioshock Infinite. Je l’espère. J’espère changer d’avis et lui coller un 9.

Le jeu a des qualités néanmoins. Je ne nierais pas cela mais je n’en parlerai pas car j’ai du mal à les voir. C’est vraiment ce qu’il n’a pas qui m’a sauté aux yeux, paradoxalement.

Reste que l’impression d’avoir joué à un jeu moyen persiste. Un jeu dont aucun moment vraiment très fort ne restera. Un jeu que j’ai parcouru sans faire « Whoaaa ! » ni « Incroyable » une seule fois. Un jeu sans grande intensité, sans grand personnage, sans affrontement ni adversaires épiques. Un bioshock du pauvre, simplifié (exit boss, munitions, level design narratif, combinaisons de plasmides), un Bioshock décevant quoi.

A quoi bon sortir un chef d’œuvre, bosser 5 ans sur une suite spirituelle si c’est pour en éliminer toutes les bonnes idées ?
eyziel
6
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le 22 avr. 2013

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